Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, est arrivé à Istanbul ce lundi pour une visite officielle de trois jours en Turquie, sa première en sept ans depuis qu’il occupe ce poste. Cette visite est considérée compliquée.
Steinmeier est en Turquie pour célébrer le centenaire des relations diplomatiques entre les deux pays. La visite est entamée par des discussions avec le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, considéré comme un concurrent potentiel pour les prochaines élections présidentielles turques.
İmamoğlu a exprimé ses regrets concernant l’état actuel des relations entre la Turquie, l’Allemagne et l’Union européenne. Les discussions avec le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, prévues pour mercredi, devraient se limiter au strict nécessaire.
Les liens entre Steinmeier et Erdoğan, qui se connaissent depuis deux décennies, sont complexes, comme en témoigne le fait que le président allemand a attendu sept ans avant d’entreprendre un voyage officiel en Turquie, où il a été accueilli par environ cinquante manifestants qui l’ont accusé de soutenir un “génocide” à Gaza.
Lors d’une visite controversée d’Erdoğan à Berlin en novembre dernier, Steinmeier a réaffirmé “le droit d’Israël à exister” devant son homologue, qui jouit d’une grande popularité auprès de la diaspora turque en Allemagne, qui compte environ 3,3 millions de personnes, dont 1,2 million possèdent la citoyenneté turque.
Un geste symbolique en plein vol
En signe de reconnaissance envers la communauté turque d’Allemagne, Steinmeier a apporté avec lui sur le vol vers la Turquie un chargement spécial : 60 kilogrammes de döner kebab, ainsi que plusieurs invités représentant les réussites des immigrants turcs en Allemagne.
Arif Kılıç, dont le grand-père était parmi ceux qui ont quitté la Turquie dans les années 60 pour travailler en Allemagne de l’Ouest, représente cette génération d’immigrants qui ont construit des vies prospères à l’étranger.
Des enjeux humanitaires
Mardi, le président allemand, dont le rôle est principalement symbolique, prévoit de rencontrer les survivants du séisme dévastateur qui a frappé Gaziantep près de la frontière syrienne en février 2023, faisant des dizaines de milliers de victimes.
L’Allemagne s’est engagée à fournir 254 millions de dollars d’aide aux personnes affectées par la catastrophe.
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