Après les révolutions arabes, le monde arabe a connu l’émergence d’une communauté d’ « experts » et d’ «analystes » politiques et économiques dans divers médias, ou ce que l’on appelle des « élites », pour contribuer au débat public et au progrès de l’économie nationale, afin de reconstruire l’État national post-dictature.
Après des décennies de déclin aux niveaux politique, économique et culturel, les « élites » ont affirmé qu’elles étaient sur le point de mettre leurs expériences et leur réflexion au service de la société pour la réformer et la moderniser politiquement, économiquement et culturellement.
De nombreux indicateurs tendent aujourd’hui à considérer que les peuples et les sociétés arabes pourraient continuer à perdre la bataille du développement économique et social, et certains attribuent une grande part de responsabilité aux intellectuels et aux élites qui sont loin de la réalité économique et sociale et qui vivent toujours dans leur propre monde, produisent leurs propres idées et consomme leur production, sans avoir d’impact significatif sur le citoyen et la société en général.
Compte tenu de l’importance du sujet sur le plan économique et social, et du débat qui se poursuit depuis des décennies sur le rôle des élites, l’Institut arabe des chefs d’entreprises organise une table ronde intitulé « Pourquoi les élites arabes vivent-elles dans leur propre monde et ne parviennent-elles pas à sensibiliser leurs peuples ? », et ce le mercredi 30 août 2023.
Les révolutions du printemps arabe n’ont cessé d’animer mes travaux des analystes permettant d’apporter une intelligibilité à un processus à la fois complexe et fondamentalement contestataire mais surtout animé par les « élites » considèrés souvent comme ayant confisqué ce processus aux jeunes et aux couches marginalisées.
Les « révolutionnaire » suscitent un intérêt bien légitime, permettant de nuancer la thèse initialement formulée notamment dans les médias des mouvements révolutionnaires spontanés au sujet du rôle des « élites » dans les révolutions.
D’autres travaux d’analystes, situant leur regard en aval du processus révolutionnaire, se sont focalisés sur les logiques du processus de transition/construction démocratique, en particulier sur les dynamiques partisanes et sur les séquences électorales menées évidemment par des « élites » intrinsèquement en écart des attentes des peuples.
Ces travaux, qui se poursuivent aujourd’hui, contribuent à la connaissance fine du processus de changement de régime dans plusieurs pays arabes.
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