Economie

Le service de la dette extérieure absorbe la totalité des recettes touristiques et des transferts des TRE

Le service de la dette extérieure absorbe la totalité des recettes touristiques et des transferts des TRE

Le service de la dette extérieure continue d’éroder les équilibres extérieurs fondamentaux du pays en absorbant la totalité des recettes du secteur du tourisme et des transferts des TRE considérés comme premiers pourvoyeurs de devises pour la Tunisie.

Cette situation a provoqué une chute du stock des réserves en devises avec des règlements des échéances importantes de la dette extérieure outre les paiements en devises auxquels le pays procède souvent en début d’année pour la constitution des stocks de produits de base, aussi bien alimentaires qu’énergétiques, destinées à une consommation frénétique en l’absence de prémices pour la restructuration de la caisse de compensation devenue une véritable trappe à liquidité pour la Tunisie.

Montée du service de dette

Selon le bulletin quotidien des indicateurs financiers et monétaires de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) paru aujourd’hui mercredi 1 mars 2023, le service de la dette extérieure cumulée a atteint le 20 février écoulé environ 1600,1 millions de dinars (MD) soit pratiquement le triple des recettes touristiques qui n’ont pas dépassé à 531,4 MD et proche du double des transferts de la diaspora qui se sont accrus légèrement par rapport à l’année 2021 de 85,7 MD à 999,1 MD. Le rythme d’évolution de ses transferts commence à s’essouffler et ce, sous l’effet de la montée de l’inflation dans les marchées émetteurs.

Les crédits bancaires à l’Etat matérialisés par des bons du Trésor, se sont élevés, d’après les statistiques à 23964,8 MD en accroissement de 16% comparativement à l’année dernière et sont répartis entre bons du Trésor à court terme (7095,0 MD) et bons du Trésor assimilables (16869,8 MD).

L’encours des bons du Trésor assimilables est en baisse par rapport à l’année précédente pour des raisons liées à l’arbitrage des taux qui n’ont cessé de connaitre des hausses successives notamment l’année dernière vu l’allure ascendante de l’inflation, d’une part et l’approche monétaire restrictive adoptée par l’institut d’émission, d’autre part.  

L’encours des bons du Trésor à court terme a presque que doublé (+83%) ce qui s’explique par l’importance des besoins urgents de l’Etat pour financier le déficit budgétaire.

Perspectives instables

Les revenus des Tunisiens résidents à l’étranger contribuent largement et depuis plusieurs années à préserver le niveau des réserves en devises estimées à 22108,2 MD soit 96 jours d’importation. Ces revenus ont permis aussi de limiter la baisse du dinar notamment par rapport au dollar qui est en appréciation de 7,96% comparativement à la monnaie locale. Le billet vert vaut actuellement 3,14 dinars.

Notons qu’il est prévu que les dépenses de remboursement du service de la dette publique devraient augmenter de 44,4% en 2023 pour atteindre 20,7 milliards de dinars compte tenu d’une augmentation des charges de principal et d’intérêts de 54,4% et 23%, respectivement. Il est attendu aussi que l’Etat continue à recourir massivement à l’endettement bancaire cette année, du fait que le budget 2023 estime la valeur des emprunts de ce type à 8,2 milliards de dinars.

Selon les données du budget 2023, l’encours de la dette publique atteindra 125,6 milliards de dinars au terme de cette année, soit 77,4% du PIB. Pour couvrir le déficit budgétaire, qui devrait atteindre 8,9 milliards de dinars (5,5% du PIB), les autorités sont censées mobiliser des ressources d’emprunt totales de 24,1 milliards de dinars.

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