Economie

Les assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI au Maroc : une édition marquée par les défis

Les assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI au Maroc : une édition marquée par les défis

Les Assemblées annuelles des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sont un événement de premier plan dans le calendrier économique mondial. Cette année, elles se tiendront à Marrakech, au Maroc, du 9 au 15 octobre 2023. Cependant, cette édition marocaine a été marquée par une série de défis inattendus.

Initialement prévue pour 2021, l’édition 2023 a été reportée à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19. La pandémie a perturbé les déplacements internationaux, ce qui a compliqué la tenue d’un événement d’une telle envergure. Le Maroc a répondu à cette situation en mettant en place un strict contrôle de ses frontières pour contenir la propagation du virus.

De plus, un tremblement de terre meurtrier a frappé la région seulement un mois avant le début prévu des Assemblées annuelles, causant environ 3 000 victimes et d’importants dégâts. Malgré ces circonstances difficiles, le gouvernement marocain a confirmé la tenue de l’événement, soulignant son engagement envers le dialogue international sur les questions économiques mondiales.

L’Afrique au cœur des conversations

L’Afrique est au cœur des conversations de ces Assemblées annuelles, confrontée à plusieurs défis majeurs. Elle doit faire face à une crise de la dette touchant plusieurs pays du continent, aux conséquences du réchauffement climatique et à une réduction de la pauvreté qui progresse moins rapidement que dans d’autres régions du monde.

Dans son discours d’ouverture traditionnel prononcé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné l’importance d’une Afrique prospère pour un XXIe siècle prospère. Elle a évoqué des mesures symboliques telles que la création d’un troisième siège accordé aux pays africains au sein des conseils d’administration des deux institutions.

Du côté du FMI, Kristalina Georgieva a exprimé son optimisme quant à la réalisation prochaine de cette avancée, qui accorderait davantage de poids à l’Afrique. Pour la Banque mondiale, le département américain du Trésor a exprimé son soutien à cette évolution, la rendant pratiquement acquise.

Cependant, l’une des principales préoccupations concerne les financements nécessaires pour les missions essentielles de ces institutions, notamment l’éradication de la pauvreté et l’aide aux pays en difficulté, ainsi que le financement climatique. Les pays les plus puissants ne sont pas enclins à augmenter leur capital, ce qui complique la mobilisation de fonds supplémentaires.

La BM : 50 milliards de dollars supplémentaires sur la prochaine décennie

La Banque mondiale envisage la confirmation de 50 milliards de dollars supplémentaires sur la prochaine décennie grâce à des opérations comptables. Son président, Ajay Banga, aspire à augmenter ce montant à 100 ou 125 milliards de dollars grâce à des contributions des économies avancées, sans pour autant modifier la structure de l’institution.

Cependant, il est peu probable que ces questions soient entièrement résolues lors de l’événement à Marrakech. Une possible avancée pourrait découler de la modification des quotas des pays, qui déterminent l’accès aux financements et sont liés à la participation au capital des institutions. Les grands pays pourraient être enclins à rééquilibrer cette répartition en faveur des pays les moins avancés ou en développement.

Néanmoins, certaines parties resteront insatisfaites, notamment les pays confrontés à des défis de financement ou cherchant à soutenir des projets de transition énergétique, ainsi que les ONG qui critiquent les institutions pour leur promotion de l’austérité, creusant l’écart entre les nations riches et pauvres.

De plus, peu d’avancées significatives sont attendues en matière de financement climatique, ce qui suscite des critiques de la part des ONG. Elles estiment que les institutions devraient en faire plus pour lutter contre le changement climatique, soulignant que ces efforts nécessitent la mobilisation de ressources importantes et une action coordonnée à l’échelle mondiale.

Les Assemblées annuelles de cette année s’annoncent comme un événement crucial pour discuter des défis économiques et financiers mondiaux, mais de nombreuses questions restent en suspens quant à la mobilisation des financements nécessaires pour résoudre ces problèmes pressants. Les débats à Marrakech seront suivis de près par le monde entier, car ils auront un impact sur la trajectoire de la coopération internationale en matière économique et financière. 

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