Fitch Ratings prévoit dans une note parue hier vendredi 8 décembre 2023 que les besoins annuels du financement du budget sont estimés sur la période 2023-2025 à 16% du PIB (plus de 8 milliards de dollars), contre 14% du PIB soit 6 milliards de dollars en 2022. Ces besois sont bien au-dessus de leur niveau durant la période 2015-2019 évalué à 9% du PIB en moyenne.
L’agence de notation impute les besoins croissants de financement à l’important et persistant déficit budgétaire et à l’augmentation des échéances de remboursement de la dette intérieure et extérieure, à environ 10% du PIB par an tout au long des deux prochaines années.
L’accroissement de la valeur des échéances de remboursements de la dette intérieure est boosté par le recours accru à l’endettement intérieur à court terme pour compenser le manque des financements extérieurs. Aussi, on estime que les échéances extérieures sont de plus élevées et ce, en raison partiellement des remboursements attendus des euro-obligations (850 millions d’euros en février 2024 et 1 milliard de dollars en janvier 2025).
Fitch rappelle qu’à fin septembre 2023, la Tunisie avait reçu 1,3 milliard de dollars (2,6% du PIB) de financement extérieur contre 5,5 milliards de dollars (11% du PIB) prévus pour 2023, comprenant d’importants engagements bilatéraux et un programme du FMI qui ne s’est pas concrétisé.
L’agence s’attend à ce que le financement extérieur atteindra environ 2 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Elle a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme en devises de la Tunisie à « CCC- » tout en indiquant qu’elle n’attribue généralement pas de perspectives pour les pays ayant une notation de « CCC+ » ou inférieure.
Selon Fitch, la notation « CCC- » de la Tunisie reflète l’incertitude accrue autour de la capacité du gouvernement à répondre à ses importants besoins de financement budgétaire età l’augmentation de la valeur des échéances de la dette.
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