Economie

Les hôteliers veulent leurs parts de crédits

Les hôteliers veulent leurs parts de crédits

Mardi le 1er Mars 2022, la Fédération Tunisienne des agences de Voyages et de Tourisme (FTAV) a organisé un colloque sur la reprise du tourisme sous le thème : « La Tunisie est-elle prête pour la reprise touristique ? ».

A l’ouverture de la séance, d’après un communiqué de la fédération, Abdessattar Badri membre de la FTAV a précisé que ce colloque s’inscrit dans le cadre des efforts déployés autour des défis à relever avec tous les partenaires pour sauver la saison 2022.

Le Ministre du Tourisme Mohamed Moez Belhassine qui a pris part au colloque a rappelé les différentes mesures prises dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire en annonçant les préparations établies dans le cadre de la relance du tourisme tunisien tout en insistant sur la nécessité de travailler dans les meilleurs délais sur la mise en place du code du tourisme, stratégie du secteur à l’horizon 2035 et unification des métiers du secteur.

Pour 2022, l’objectif serait de réaliser 50 à 60% d’entrées touristiques par rapport à l’exercice 2019 ; il a précisé que les réservations actuelles sont de l’ordre de 50% de ce qui a été réalisé en 2019 à la même période.

  1. Jabeur Ben Attouch, président de la FTAV a, par la même occasion, mis en relief le rôle indéniable du secteur dans le soutien de l’économie nationale en s’appuyant sur plusieurs indicateurs macroéconomiques.

Dorra Miled, présidente de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) a déclaré que les hôteliers ne sont pas encore prêts pour la reprise d’activité, la dégradation de l’état des hôtels nécessitant des mesures exceptionnelles de soutien financier pour assurer la réouverture des unités hôtelières afin de pouvoir répondre à la demande du marché.

Sous cet angle, plusieurs recommandations ont été présentées par les participants au colloque représentant différents départements dont principalement l’invitation des banques à octroyer des crédits de campagne (crédits relais) pour assurer un fonds de roulement au profit des agents de voyages et autres établissements touristiques et la constitution d’une équipe composée des représentants des fédérations et des représentants de l’administration afin d’organiser des rencontres avec les principaux TO et revendeurs installés à l’étranger.

Néanmoins, selon le dernier bulletin des statistiques financières émanant de la Banque Centrale de Tunisie sous le numéro 216, le total des crédits recensés par la centrale des risques et revenant au secteur « Hébergement et restauration » s’élève à fin septembre 2021 à 4778,8 millions de dinars soit 4,7% du PIB courants aux coûts des facteurs, de l’année précédente.

Ce montant d’endettement insoutenable dépasse le double de ses recettes de l’année dernière (2,1 milliards de dinars).

Cette situation détériorée ne date pas d’hier, l’endettement du secteur est passé de 3990,7 MD en décembre 2014 à 4651.0 MD en 2020 soit un accroissement de 660,4 MD ou 16,5%. Les totaux présentés ne font pas état des crédits fournisseurs, ceux des caisses sociales et autres crédits auprès du Fisc, STEG, SONEDE, etc.

D’après les dernières données actualisées, le montant des créances classées (irrécouvrables) du secteur touristique s’élève à 2,3 milliards de dinars, alors que les créances litigieuses sont estimées à 1,4 milliard de dinars.

Les statistiques (avant le Covid-19) parlent de 300 hôtels endettés, soit le tiers des établissements nationaux.

Constamment, les opérateurs du tourisme déplorent les pratiques des banques envers leur secteur en estimant que les schémas de financement accordés par les banques sont biaisés en amont. Les professionnels désapprouvent aussi et récurremment le manque de volonté politique pour la résolution du problème de la dette de leur secteur qui risque de s’aggraver davantage au regard des perspectives pessimistes pour la période de l’après-covid, selon leur évaluation.

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