La récente vague d’incendies en Tunisie a détruit de nombreuses forêts et affecté la qualité de vie et l’air dans les zones et les villes adjacentes aux forêts qui ont été touchées par le feu.
Au cours du mois de juillet courant on a enregistré plus de 15 incendies de forêts, dont le plus important est l’incendie de la réserve naturelle du mont Boukornine, qui est le poumon naturel le plus important pour plus de deux millions de Tunisiens résidant dans les villes adjacentes à la réserve.
Selon un premier bilan, cet incendie a causé d’importants dégâts d’après une déclaration du directeur des forêts au ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime, Jamel Kailane, qui a indiqué que « Le feu affectera pendant des années la qualité de vie dans les villes et les zones résidentielles proches de la montagne, expliquant que le feu a touché plus de 500 hectares de zones boisées ce qui augmentera le taux de pollution dans la région ».
La réserve naturelle du mont Boukornine offre des espaces de pratique sportive dans les pistes de santé, en plus de riches ressources forestières, sachant que la restauration des zones endommagées par le feu peut prendre des années, ce qui nécessite de vastes campagnes de reboisement pour préserver l’équilibre écologique et la qualité de vie dans la réserve.
Les incendies d’été représentent un danger qui menace le couvert végétal et les cultures en Tunisie, d’autant plus que les enquêtes menées par les services concernés n’ont pas encore révélé les responsables des incendies.
Sous cet angle, des sources du ministère de l’Agriculture confirment que la campagne nationale de reboisement, qui a été lancée en octobre 2021, a fait de bons résultats en boisant 2,2 millions de plants, notant que l’effort se poursuivra pour renouveler le couvert végétal endommagé par les incendies.
Cette année, conformément à la stratégie nationale de prévention des incendies, les autorités cherchent à soutenir la surveillance des frontières et à renforcer la rapidité d’intervention des gardes forestiers. Selon les chiffres officiels, le taux moyen d’intervention pour éteindre les incendies est 15 minutes, mais les autorités s’emploient à le réduire en augmentant l’efficacité des gardes forestiers et en accélérant la coordination avec la salle des opérations de la protection civile.
Plus de 600 associations et organisations non gouvernementales participent aux efforts nationaux de reboisement, par le biais d’accords signés entre elles et les services du ministère de l’Agriculture, qui fournit des plants et une assistance logistique.
A titre d’exemple, une association a réussi à planter environ un demi-million d’arbres durant deux saisons, malgré l’interruption des campagnes suite à la crise sanitaire.
Cependant, certains observateurs considèrent que les chiffres atteints sont encore loin des objectifs fixés, à savoir la plantation de 12 millions d’arbres, soit une moyenne d’un arbre par habitant.
Notons que selon un rapport récent du Forum Tunisien des Droits Economiques & Sociaux (FTDES) intitulé « Quelle réalité environnementale en Tunisie ? Les droits environnementaux : entre violations et luttes quotidiennes », d’après les premières estimations, les incendies de forêts sont causés par la hausse de la température que la Tunisie n’a pas connue depuis des décennies et provoqués par les changements climatiques dans le monde entier.
Le forum indique que bien que ces incendies semblent être dus à des facteurs naturels, certains d’entre eux semblent plutôt être commandités, d’autant plus qu’ils se propagent généralement dans une courte période entre juillet et août, et touchent plus d’un gouvernorat en même temps, ce qui ravive les soupçons et amène à se poser la question si ces incendies sont commandités ou plutôt naturels ?
Les incendies forestiers se produisent naturellement pendant la saison estivale dans de nombreuses régions du monde, et en Tunisie, il y aurait à ce propos une unanimité sur le fait qu’ils seraient commandités. Si l’on ajoute à cela la déforestation, on se rend compte que les espaces vertes encourent une vraie menace, assure le FTDES.
Le rapport du FTDES souligne que les forêts protègent la biodiversité, elles fournissent l’oxygène et garantissent l’équilibre écologique grâce aux arbres dont l’abattage ou le brûlage constituent l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. De plus, la perte de biodiversité menace inévitablement l’écosystème terrestre. La biodiversité se dégrade à une vitesse sans précédent, conclut-on.
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