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Ma vie: Fonctionnaire, agriculteur et père de famille de Gafsa.

Ma vie: Fonctionnaire, agriculteur et père de famille de Gafsa.

Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

Le mari : Heni, 52 ans, cadre supérieur dans une entreprise publique.

La femme : Saida, 48 ans, Enseignante universitaire.  

Le couple a deux enfants, une fille et un garçon :

– L’aînée, Donia, a 20 ans.

– Salim est le benjamin, il a 14 ans.

Un revenu familial boosté par l’agriculture

Heni se confie à nous : « J’ai intégré la ‘‘société nationale’’ en 1999 en tant que simple fonctionnaire avec un grade d’administrateur. J’ai gravi les échelons et je suis monté en grade. Hamdoullah, je touche maintenant 3 500 dinars par mois. Avec le salaire d’enseignante universitaire, dans une université publique, de 2 000 dinars de Saida, nous faisons partie de la classe moyenne ».

Heni continue : « Je suis propriétaire d’une voiture, une berline familiale. C’est Saida qui l’a acheté en leasing pour une valeur de 80 000 dinars.  Je possède la maison familiale achetée à crédit en 2007 à 30 000 dinars. Nous y avons fait depuis pas mal de travaux de réparation et de réaménagement ».

Heni rajoute : « Nos 2 salaires suffisent tout juste pour assurer le nécessaire. Heureusement que j’ai investi dans l’agriculture. En effet, je suis l’heureux propriétaire de 10 hectares de terre, j’ai hérité de 3 hectares et j’ai racheté les parts de mes frères ».

Heni précise fièrement : « J’ai 3 000 pieds d’oliviers, 1 500 pieds d’amandiers, 2 500 pieds de pistachiers et quelques autres arbres fruitiers. Mes revenus annuels sont estimés à 180 000 dinars. L’irrigation, l’entretien et la main d’œuvre me coûtent entre 30 000 à 35 000 dinars par an ».

Un train de vie qui coûte cher

Saida prend la parole et nous dit « Nous nous partageons les rôles et les charges. J’achète le nécessaire pour la maison, les produits alimentaires, d’entretien et d’autres courses. Ceci me coûte 1 500 dinars par mois en moyenne. Heni se charge de payer les dépenses vestimentaires, les frais d’études des enfants, d’assurance, de logement, de carburant … Et ça coûte très cher ».

Heni en profite pour préciser : « Mon aînée, Donia est étudiante aux Etats-Unis. Je paie ses frais de scolarité qui sont entre 25 000 et 30 000 dinars. Je dois rajouter 2 000 dinars par mois pour ses frais de subsistance, son transport… »

Heni continue : « Je prends également en charge les frais de scolarité de Salim qui va au lycée pilote. Ce ‘‘petit rejeton’’ me coûte 2 000 dinars de cours de soutien mensuellement. Avec nos revenus de fonctionnaires de 5 500 dinars par mois, nous ne pouvons pas mener le train de vie actuel. Heureusement qu’on a l’agriculture ».

Heni nous indique qu’il paie également 200 dinars par mois répartis comme suit :

  • SONEDE : 50 dinars par mois.
  • STEG : 100 dinars par mois.
  • Internet/ADSL : 50 dinars par mois.

Heni nous précise que la facture d’électricité et d’eau peut facilement grimper à 450 dinars par mois durant la saison estivale. En effet, le climat chaud de la région implique une surconsommation familiale surtout en climatisation.

Le budget familial

Les revenus :

  • Salaire de Heni : 3 500 dinars par mois.
  • Salaire de Saida : 2 000 dinars par mois.

Heni gagne 180 000 dinars annuellement de son activité agricole, soit une moyenne de 15 000 dinars par mois.

Les dépenses :

Heni paie entre 30 à 35 mille dinars pour les dépenses de son activité agricole, soit une moyenne de 2 500 à 2 900 dinars par mois.

  • Produits alimentaires : 1 500 dinars par mois.
  • Frais d’études de Donia : 4 500 dinars par mois.
  • Frais d’études de Salim : 2 000 dinars par mois.
  • Frais de STEG, SONEDE, INTERNET et Telecom : 275 dinars par mois.
  • Frais de carburant : 500 à 600 dinars par mois.

Le budget ramadan est de 2 000 dinars incluant les extras.

Saida nous raconte que son mari Heni est un grand fun de fripe, malgré ses revenus aisés. Elle nous dit à ce sujet : « Heni est mordu de fripe. Il m’a transmis le virus. Maintenant nous y allons toutes les semaines ensembles pour acheter des vêtements griffés de grandes marques. Cette passion pour la fripe nous coûte 500 dinars par mois mais on y trouve notre compte. Pour les grandes occasions, on fait nos courses chez les magasins de prêt à porter ».

La famille consacre un budget pour l’Aïd Kébir de 1 200 dinars incluant 800 dinars pour le mouton

La famille a une seule voiture. Les 02 parents bénéficient de sécurité sociale puisque fonctionnaires. Ils sont les 02 bancarisés.

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