Economie

Maîtrisées en Tunisie : La BM appelle à contrôler les taux de change parallèles dans les pays en développement

Maîtrisées en Tunisie : La BM appelle à contrôler les taux de change parallèles dans les pays en développement

Les aspects économiques des taux de change parallèles sont évidents : ces taux sont onéreux, exposent tous les participants au marché à de fortes distorsions et sont associés à une accélération de l’inflation, révèle dans une note récente David Malpass, l’ex-président de la Banque Mondiale (BM).

Il indique, à ce titre, dans sa note publiée le 31 mai écoulé au blog de l’institution que la dégradation de la situation économique observée au cours des quelques dernières années et les pressions grandissantes exercées sur les pays en développement pour qu’ils déprécient leur monnaie ont provoqué un accroissement du nombre de pays dotés de marchés des changes parallèles actifs ajoutant que c’est actuellement le cas de quelque 24 pays émergents et en développement (PEPD).

Dans au moins 14 d’entre eux, la prime de change – c’est-à-dire l’écart entre le taux officiel et le taux parallèle – est notable, puisqu’elle est supérieure à 10%, souligne l’ex-président de la BM.

Facteurs aggravants

Les aspects économiques des taux de change parallèles sont évidents : ces taux sont onéreux, exposent tous les participants au marché à de fortes distorsions, sont associés à une accélération de l’inflation, entravent le développement du secteur privé et les investissements étrangers, et provoquent un ralentissement de la croissance, précise Malpass.

Il considère que les pays adoptent fréquemment un système de taux de change parallèle lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes de balance des paiements alors que dans certains pays, les autorités ont lancé un processus d’unification, mais hésitent à agir avec la rapidité requise.

David Malpass a rappelé que lorsqu’elle occupait le poste d’économiste en chef de la Banque mondiale, Carmen Reinhart a lancé un programme pilote de collecte de données sur les taux de change parallèles dans le but de mettre en relief les distorsions que l’existence d’un marché parallèle peut engendrer dans les statistiques nationales. La Banque s’emploie, d’après lui, à prendre en compte l’émergence de marchés multiples dans le cadre des conversions monétaires effectuées pour les séries économiques des Indicateurs du développement dans le monde (WDI).

La Tunisie renforce les contrôles

Il est à noter, dans ce contexte, que les autorités tunisiennes n’ont cessé de prendre des mesures pour renforcer le contrôle des opérations de change en dehors du secteur financier formel, et pour cause l’entrée en vigueur en 2019 de la nouvelle réglementation qui a permis l’ouverture des bureaux de change par les privés a largement contribué à stopper le fléau du marché de change parallèle.

Dans ce même contexte, les autorités financières et monétaires préparent un projet de loi concernant les transactions financières avec l’étranger et le Code des changes. Ce texte a plusieurs objectifs dont la modernisation du cadre législatif régissant l’activité de change ce qui poussera les opérateurs de change illégal vers les circuits officiels et renforcera les systèmes nationaux de paiement et de transfert électroniques.

Par ailleurs, les bureaux de change manuel auraient acheté en 2022, selon des sources informées, plus de 6 milliards de dinars en devises. Jusqu’à fin septembre 2022, ils ont rapporté 5 milliards de dinars en devises.

Signe de leur rentabilité, leur nombre ne cesse d’augmenter, lequel s’élève actuellement à 295, et ce depuis l’ouverture du premier bureau le 15 mars 2019.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut