Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, voulait éblouir le monde avec son méga projet futuriste The Line, une ville qui tient sur un seul bâtiment de 500 mètres de haut et 170 km de long, Riyadh devra revoir ses ambitions à la baisse. Le programme, dans ses proportions initiales, ne sera pas finalisé en 2030…
Ben Salmane voulait y loger pas moins de 1,5 million de personnes à cette date, Bloomberg parle de 300 000 tout au plus, en citant des sources au fait de cette affaire. Mais ce n’est pas le seul pépin des Saoudiens, même les dimensions du bâtiment sont fortement remises en cause. Exit les 500 mètres de haut, 200 de large et de 170 km de long. «Les autorités s’attendent à ce que seuls 2,4 km du projet soient achevés d’ici à 2030», précise le magazine américain. C’est moins de 10% de la superficie globale qu’on a vendue au monde.
Rappelons que The Line fait partie du gigantesque projet Neom, une surface vaste comme la Belgique et nichée au nord-ouest de l’Arabie saoudite. De nombreux programmes d’aménagement, tous hors nomes, y sont prévus. Par exemples une station de ski dans la région Trojena, en plein désert, pour y organiser les Jeux asiatiques d’hiver de 2029 ou encore Aquellum, une ville souterraine connectée.
Neom est l’une des trouvailles de Ben Salame pour diversifier l’économie du pays, le moderniser et préparer l’après-pétrole ; The Line en était la merveille phare, l’affaire commence à prendre l’eau. Reste à savoir si le reste de l’édifice flanchera avec. Jusqu’ici les autres chantiers tiennent le coup.
The Line n’a pas été gelé et Trojena est toujours en construction. Toutefois «au moins un sous-traitant a dû licencier une partie des travailleurs qu’il employait sur le site», d’après un document consulté par le magazine américain. «Des responsables ont déclaré que certains des projets de Neom seraient reportés au-delà de 2030», ajoute-t-il.
A noter que le budget 2024 de Neom n’a toujours pas été validé par le gouvernement saoudien. Neom, qui doit absorber la somme astronomique de 1,5 trillion de dollars, est principalement financé par le fonds souverain de l’Arabie saoudite. Les tergiversations autour du budget de Neom «montrent que les réalités financières des milliers de milliards de dollars d’investissement commencent à inquiéter les plus hautes sphères du gouvernement saoudien». Ben Salmane n’est peut-être pas aussi costaud qu’il le dit.
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