Les startups de la région MENA ont levé des fonds pour près de 1,6 milliard de dollars au cours du premier semestre 2023 en baisse d’environ 21%, par rapport à la même période de l’année précédente, selon les statistiques dévoilées par Wamda, un accélérateur des écosystèmes d’entrepreneuriat dans la région.
Sans dette, cette baisse est plus importante et est estimée à 46%, marquant un net ralentissement des investissements alors que l’hésitation des investisseurs était perceptible au premier trimestre de cette année, à la suite des conséquences de la guerre en Ukraine, de la hausse des taux d’intérêt et du déclin de la croissance économique mondiale et c’est au deuxième trimestre l’impact de ces facteurs est remarquablement ressenti.
Les investissements d’un trimestre à l’autre ont diminué de 56% et le nombre de transactions a chuté de 30%. Les investissements du deuxième trimestre de cette année ont diminué de 83% par rapport à la même période en 2022.
La difficulté croissante à mobiliser des investissements pousse de plus en plus de startups à envisager de s’endetter. La valeur des dettes contractées est passée de 250 millions de dollars au premier semestre de l’année dernière à 644 millions de dollars au cours de la même période cette année.
L’évolution des investissements dans la région
Au premier semestre 2023, le nombre de transactions a chuté de plus de 50%, la plus forte baisse étant observée en Égypte, où il y a eu une baisse de 70% du nombre de transactions tandis que la valeur des investissements est restée stable avec une baisse contenue à 9%. La contraction économique mondiale a durement frappé l’Égypte, plongeant son économie dans l’endettement, l’inflation et la chute de la monnaie nationale. Les startups fondées en Égypte recherchent de meilleures opportunités en Arabie saoudite et ailleurs.
Aux Émirats arabes unis, le nombre de transactions a chuté de 47%, la valeur du financement a diminué de 21%.
En Arabie saoudite, le nombre de transactions a chuté de 38%, mais la valeur du financement est restée plutôt stable, en baissant dans la limite de 8%.
Dans l’ensemble, le nombre de transactions a chuté dans tous les écosystèmes de la région, à l’exception du Maroc, qui a vu 18 startups augmenter leurs investissements contre 15 en 2022.
Mobilisation des fonds par secteur
À première vue, la fintech reste le secteur le plus actif, attirant près de 660 millions de dollars de financement dans 42 transactions.
Cependant, c’est dans les secteurs du commerce électronique et de la technologie alimentaire qu’une véritable croissance a été réalisée. Plus de 198 millions de dollars ont été investis dans le premier secteur, contre 128 millions de dollars à la même période l’an dernier, tandis que dans la technologie alimentaire, le saut a été moins remarquable avec 172 millions de dollars au premier semestre 2022 à 181 millions de dollars cette année.
À plus grande échelle, les startups B2C ont obtenu la plus grande partie du financement à 1,4 milliard de dollars, tandis que les startups B2B ont attiré le plus grand nombre de transactions à 113 pour une valeur de 165,3 millions de dollars, une baisse spectaculaire par rapport aux 979 millions de dollars levés par les startups B2B au premier semestre 2022. Cela peut être en partie attribué à la baisse des valorisations et aux intentions des investisseurs de se concentrer sur les startups avec des voies plus viables et durables vers la rentabilité.
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