Quand on vous disait en mars 2023 que le problème numéro 1 des Israéliens ne sera pas la Palestine mais bien le gouvernement d’extrême droite qu’ils se sont choisi. L’Egypte a été la première à lâcher le bruit selon lequel elle avait informé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que le Hamas préparait un gros coup. Et depuis la rumeur enfle. Certes elle est un peu étouffée par le fracas des bombes que Tsahal largue sur Gaza mais Netanyahou n’est pas dupe : ça finira forcément par s’arrêter et les règlements de comptes politiques fuseront aussitôt. L’ex-Premier ministre Yaïr Lapid lui n’attend pas, il ouvre déjà les hostilités avec son successeur…
A la question Netanyahu était-il au courant de l’assaut du 7 octobre qui traumatisera à jamais les Israéliens Yaïr Lapid est formel : Oui. Il a écrit ceci ce dimanche 29 octobre sur X (ex-Twitter) : «À la veille de Yom Kippour, le 20 septembre, j’ai publié un avertissement inhabituel contre une violente flambée de violences sur plusieurs scènes, a-t-il publiquement avoué. Les documents de renseignement sur lesquels je me suis appuyé ont également été soumis à Netanyahu. Ceux qui ont apporté les renseignements sont les mêmes membres du système de sécurité que Netanyahu accuse désormais de ne pas avoir averti».
D’après Le Figaro l’ex-Premier ministre est d’avis que Netanyahou avait franchi une «ligne rouge» en se défaussant sur l’armée et les services de renseignement. «Alors que les soldats et les commandants de Tsahal se battent vaillamment contre le Hamas et le Hezbollah, il tente de les blâmer au lieu de les soutenir. Les tentatives d’échapper à la responsabilité et de rejeter la faute sur l’establishment de la sécurité affaiblissent Tsahal alors qu’il combat les ennemis d’Israël. Monsieur Netanyahou doit s’excuser pour ses propos».
A noter que ce dimanche Netanyahu a publiquement pointé la responsabilité des patrons de la sécurité et du renseignement dans les flottements de l’armée avant et après l’attaque du Hamas. Face au tollé le Premier ministre a reculé, fait amende honorable et formulé des excuses. Mais toutes ces manoeuvres dilatoires ne le sauveront pas. Il n’a encore rien vu…
Le danger viendra surtout de Benny Gantz, son rival, ancien Premier ministre et ancien ministre de la Défense. L’homme, général de brigade et ancien chef d’État-Major de l’armée israélienne, a accepté de former un Cabinet de guerre avec Netanyahu. Mais il sera le premier à lui sauter à la gorge quand les canons se tairont, la popularité et la crédibilité du général feront le reste.
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