La crise sanitaire puis l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie ont suscité des pénuries dans différents secteurs – matières premières, productions agricoles, composants industriels – qui ont fait exploser les prix.
Aujourd’hui la Russie met à mal volontairement la sécurité alimentaire mondiale pour flamber les prix de blé. En effet, CNN a rapporté que les autorités ukrainiennes ont estimé, plutôt ce mois-ci, que les forces russes dans les zones occupées avaient saisi plus de 400.000 tonnes de céréales. Les satellites de Planet ont aussi capturé des images d’un silo à grains détruit, près de la ville de Rubizhne, et où étaient stockés 19.000 tonnes de blé et 8.500 tonnes de graines de tournesol, d’une valeur totale de 13 millions de dollars.
Pire encore, la Russie entrave les livraisons de céréales depuis l’Ukraine et favorisera ses alliés.
Une flambée des prix de blé est dans l’horizon qui inquiète les gouvernements car elle alimente une hausse des prix. Surtout que l’Ukraine et la Russie représentent un tiers des exportations mondiales de blés.
Certains pays ont anticipé ce problème comme l’Egypte qui est en pourparlers avec l’Inde sur un accord blé contre engrais.
En Tunisie, outre la menace des incendies, les difficultés liées aux pertes post-récolte au niveau des différentes chaînes de collecte, de transport et de stockage, les contrebandiers guettent le blé local.
Quand on connaît les difficultés financières actuelles du gouvernement, les besoins d’importation du pays en matière de céréales (Sachant que 47% des importations tunisiennes en blé proviennent d’Ukraine) et la place centrale qu’occupent les pâtes dans l’alimentation des Tunisiens en général et des masses populaires en particulier, on peut craindre l’aggravation de la pénurie de pain et la multiplication de ce genre d’incidents.
Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie
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