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Par Amine Ben Gamra : Aujourd’hui, un confinement général pour une courte période est plus necessaire que jamais

Par Amine Ben Gamra : Aujourd’hui, un confinement général pour une courte période est plus necessaire que jamais

Actuellement, notre cher pays est affligé par plus de 20 décès par jour lié à la pandémie de la COVID-19 et ce chiffre va progressivement augmenter de façon effrayante, pour atteindre 50 entre mars et fin juin.

Face à cette situation, les autorités ont interdit début octobre tout rassemblement et ont réinstauré depuis jeudi et pour 15 jours un couvre-feu dans de nombreuses zones du pays, notamment dans la région de Tunis. Le gouvernement a toutefois écarté un confinement général comme celui qui avait été mis en place au printemps, soulignant que le pays n’en avait pas les moyens.

Il est vrai que du point de vue économique, la situation est actuellement chaotique. En effet, la première vague de l’épidémie (de mars à juin) a entraîné la perte de 165.000 emplois selon nos estimations, 40% des entreprises d’artisanat ont déjà mis la clef sous la porte et environ 35% des PME sont menacées de faillite, le taux de chômage est passé de 15 à 18%, selon l’Institut national de la statistique (INS) et il pourrait atteindre 21,6% d’ici la fin de l’année, selon une étude conjointe du gouvernement et de l’ONU, ce qui représenterait près de 274.500 nouveaux chômeurs en 2020. De nombreux emplois ont disparu dans le secteur informel, qui embauche quelque 44% des travailleurs tunisiens selon l’INS, notamment dans l’agriculture, la restauration, le commerce ou le tourisme, secteurs clés, frappés de plein fouet par la pandémie.

Notre économie s’essoufflera aussi dans le temps si on laisse ce virus circuler trop longtemps. Le gouvernement doit le plus tôt possible exiger un confinement général pour une courte période, comme celui qui avait été mis en place au printemps, pour éviter une catastrophe sanitaire.

L’évolution du nombre des décès par ce virus est plus compliquée que prévue. Pour faire face à cette crise sanitaire, il faudrait avoir des lits de réanimations et suffisamment de médecins réanimateurs, mais la Tunisie en manque beaucoup.

Trop de temps perdu, trop de discours non rassurants et trop peu d’actions sur le terrain. Les mesurettes nous ferons perdre beaucoup de temps et de vies. Nous allons droit à une explosion des contaminations et des décès dans les prochains jours et nous n’avons pas les moyens d’absorber cette crise sanitaire.

Aujourd’hui, chaque mesure prise l’a été tardivement. Rappelons, que des pays avec des moyens qui nous dépassent de loin ont souffert lors de la première vague en raison d’un retard dans la prise de décision.

Amine BEN GAMRA-Expert Comptable-Commissaire Aux Comptes-Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.

 

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