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Par Amine BEN GAMRA : Conseils pour gérer le risque de change 

Par Amine BEN GAMRA : Conseils pour gérer le risque de change 

A l’international, l’entreprise s’expose à une multitude de risques : coûts de prospection élevés, réglementations locales, retards de paiement… Parmi eux, le risque de change est souvent sous-évalué par les PME. La compréhension du risque de change et la connaissance des instruments disponibles sont nécessaires pour prendre les bonnes décisions et utiliser correctement les techniques de couverture.

C’est particulièrement vrai ces derniers mois, les marchés étant bousculés par la guerre en Ukraine et la crise des matières premières.

Pour définir vos besoins et évaluer adéquatement votre exposition au risque de change, il vous faut répondre à ces six questions :

Quel pourcentage de mes comptes clients et de mes comptes fournisseurs est en devise étrangère ?

Quelle est ma tolérance à la fluctuation du taux de change ?

À partir de quel niveau la rentabilité de l’entreprise est-elle menacée ?

Puis-je faire coïncider les dates d’échéance et les montants de mes comptes fournisseurs et clients lorsqu’ils sont libellés dans une même devise ?

Puis-je facturer à ma clientèle les pertes encourues en raison d’une variation du taux de change en haussant mes prix ?

Est-ce que je prévois faire d’importants investissements à l’étranger à court terme ?

Puis il faut choisir la stratégie de couverture qui vous convient

Quand une PME facture en devise étrangère, elle peut couvrir le risque de change de deux façons :

La première consiste à fixer, avec son client dans le contrat commercial, le taux de change applicable, ou à s’accorder sur un tunnel de conversion, c’est-à-dire des cours minimum et maximum entre les deux devises. L’idée est de définir des cours de change au plus haut et au plus bas à ne pas dépasser, pour une période donnée. Et de prévoir une renégociation des prix si les taux constatés sont en dehors. Pour le vendeur, l’objectif est toujours le même : sécuriser sa marge commerciale au cas où la devise étrangère s’effondrerait.

La deuxième consiste à souscrire une assurance.

Mais n’oublions pas que la fluctuation des marchés peut aussi s’avérer bénéfique. Dans ce cas les entreprises choisissent de ne pas agir et acceptent le risque de change. Elles vont plutôt opter pour transiger au taux du jour seulement lorsque les besoins se présentent. Cette non-couverture provient généralement d’une espérance de gain. Cette stratégie est bénéfique pour l’entreprise lorsque le taux de change évolue de façon favorable par rapport au taux budgété.

Plutôt que de prendre des décisions au fur et à mesure que les cas se présentent, il est plus prudent pour une entreprise qui transige régulièrement en monnaies étrangères d’établir des lignes directrices qui encadrent la gestion de son risque de change. La rédaction d’une politique de gestion du risque de change oblige à faire une analyse en profondeur et à planifier ses opérations futures. Bien sûr, elle devra être révisée régulièrement et elle se met souvent en place progressivement. Mais elle permet de se poser les bonnes questions et de choisir les solutions les plus adéquates en amont plutôt que de réagir en urgence à une situation délicate qui aurait pu être prévenue.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

 

 

 

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