D’ici début mai, on aura fait deux mois depuis le premier cas déclaré de covid19 en Tunisie. Des mesures de confinement précoce ont été entreprises sans retard dans le pays. Actuellement, nous avons des cas covid19 confirmés en nombre assez faible, on a tout le droit de s’en réjouir. On se réjouit aussi du fait que notre système de santé, malgré ses faibles moyens et sa fragilité, ne soit pas dépassé. Enfin, on se réjouit pleinement du faible nombre de décès par ce maudit virus. La mortalité globale en mars est même nettement inférieure à celle enregistrée aux mois de mars des dernières années.
Essayons d’analyser pour se projeter :
1/ Si le confinement général est l’arme fatale qui a permis de stopper la diffusion du virus, alors cette arme est tellement efficace que le nombre de citoyens qui ont été en contact avec le virus est trop faible et donc le pourcentage de 60% de la population touchée qui permettrait de stopper la circulation du virus ne serait pas atteint d’ici plusieurs mois voire encore plus. Dans ces conditions, à la levée du confinement, on aura à faire face à ce que nous avons pu éviter jusque-là.
Le confinement que nous avons observé aurait permis d’aplatir la courbe pour que le système de santé ne soit pas submergé et il est allée plus loin encore en laissant les structures sanitaires tournant au ralenti et surtout il aurait tellement freiné la propagation du virus. Par là même le confinement empêche l’installation d’une une immunisation collective, progressive et salvatrice. Il faut alors lever significativement le confinement permettant une diffusion immunisante du virus sans submerger les structures sanitaires.
2/ L’autre éventualité, c’est que le confinement n’a pas empêché la population d’être en contact largement avec le virus et de s’immuniser jusqu’à des pourcentages protecteurs. Alors il faut aller vers le dé-confinement après avoir vérifié cet état d’immunité non pas par des tests de diagnostic rapide mais par des tests sérologiques fiables. Puis il faudrait rechercher les particularités démographiques, génétiques, vaccinales ou autres qui ont permis d’atteindre ce stade avec si peu de cas graves.
3/ La troisième éventualité c’est que le confinement n’a pas eu un effet remarquable sur l’évolution de l’épidémie en Tunisie et que cette faible pénétrance du virus dans notre pays a d’autres raisons à identifier: climatiques, génétiques, sociétales, immunitaires et vaccinales… et là aussi il faut lever ce confinement.
Dr. Ouafi Marrakchi
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires