Dans un tweet publié hier le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé qu’il s’est entretenu avec son homologue italien Antonio Tajani. L’entretien a porté sur les défis auxquels fait face la Tunisie et les mesures qui pourraient être prises par les États-Unis et ses alliés en vue de « soutenir les aspirations du peuple tunisien et son droit à un gouvernement démocratique et responsable ».
La Tunisie est tout simplement devenue un vrai casse-tête pour l’Occident, les États-Unis en tête. Un cas extrêmement très complexe et difficile à déchiffrer.
L’Occident ne sait plus sur quel pied danser. Il a face à lui un Président atypique, un modèle nouveau hors standards qui échappe aux moules classiques : voilà un président qui en dépit de la situation particulièrement difficile que connaît son pays Tunisie, continue d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de ses projets politiques, renvoyant l’Occident à lui-même et à ses propres contradictions.
Donc, aujourd’hui, la balle est en quelque sorte le camp occidental qui d’ailleurs commence à comprendre que Kais Saïd est très résilient et ne se soumet pas aux injonctions.
Super intelligents, voire cyniques, les occidentaux sont contrairement aux apparences et menaces, entrain ne serait-ce que d’une manière conjoncturelle, d’essayer de venir sérieusement en aide à la Tunisie.
Car ils ont compris que Kais Saïd ne changera pas d’attitude, que dans sa grande majorité le peuple tunisien apprécie bien ses discours anti ingérence extérieure, discours qui flattent la caresse dans le sens du poil…
L’entretien Blinken – Tajani est à prendre très au sérieux.
L’Occident veut venir en aide cette fois sérieusement à la Tunisie, qui désormais constitue pour lui un grand danger : le dossier de l’immigration des subsahariens en Italie en avant-goût.
En venant en aide à la Tunisie, il vient en fait véritablement en aide à l’Italie qui se sentant réellement menacée est entrain de remuer ciel et terre pour que les pays « alliés » Usa et UE, viennent en aide à la Tunisie. Il appartient et revient à la Tunisie de savoir tirer profil de cette situation presque inédite. Il appartient à la Tunisie de continuer à mettre la pression sur l’Occident, à faire face à son cynisme et à faire entendre sa voix.
L’Occident cherche ses intérêts. Il s’en moque de la démocratie en Tunisie. Il s’en soucie comme d’une guigne. Il est prêt à changer de fusil d’épaule et à être cool avec KS si ce dernier change d’attitude. C’est un peu à l’image d’une partie de cache-cache ou de poker où chaque partie veut triompher de l’autre.
Pour l’heure et contrairement aux analyses superficielles de beaucoup d’analystes tunisiens, Kais Saïd s’en tire assez bien.
Jawhar Chatty
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