Le Mufti de la République est mort. La nouvelle a très vite fait le tour des réseaux sociaux et médias…nationaux. Après tout, il ne s’agit pas du Pape ! Tout au plus d’un Mufti en terre d’Islam mais une terre à dire vrai ni tout à fait païenne ni tout à fait pieuse au point de sacrifier un Real Madrid contre la prière du vendredi fusse-t-elle à la grande mosquée d’El Zitouna.
Des masses, on en a vu, il est vrai, à Kairouan à l’ombre de la majestueuse Mosquée de Okba. C’était en 2013, à l’époque de la funeste troïka, mais cette masse était à mille lieux de porter les vraies valeurs de Pour faire bref, disons que nous sommes un peuple qui se plaît dans l’ambivalence même quand il s’agit de croyances religieuses. Un peuple qui à l’heure de la prière du vendredi ne se gêne pas à se garer sur les trottoirs ou en double file…Un peuple qui semble, par ces gestes, attendre de Dieu un beau geste en retour… Un peuple hypocrite même avec Dieu, il faut le faire !
Le Mufti de la République est mort. Les Tunisiens sont certes de grands maîtres dans l’art des épitaphes et des éloges post-mortem. Mais là, il faudrait reconnaître que leur élan de compassion a un petit fond de sincérité. Othmanan Battikh s’est en effet toujours distingué par ses positions modérées, son esprit de tolérance et sa discrétion. Le profil idéal en somme.
Ni un Ayatollah ni un Pape.
PS/ Une question : à quoi sert un Mufti en Tunisie ?
Par Jawhar Chatty
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