Le Président de la République a passé sous silence la commémoration de la fête nationale de l’indépendance de la Tunisie. Il n’a pas jugé utile de faire un discours, de publier une déclaration, ou de donner une réception officielle au Palais de la République pour les corps constitués, le corps diplomatique et des représentants de l’élite nationale …
Cette décision est tout de même bizarre. Elle interpelle et suscite interrogations et questionnements de la classe politique, de l’élite tunisienne du peuple et de la communauté diplomatique en Tunisie.
Aucune raison ne peut justifier cet acte. Les dissensions conjoncturelles au sommet de I’Etat ne sauraient servir d’alibi pour expliquer ou justifier cette attitude.
La commémoration de cette fête nationale aurait été une excellente occasion pour aplanir la crise institutionnelle qui entrave depuis trois mois le fonctionnement normal des hautes institutions de l’Etat.
La responsabilité de cette situation incombe en premier chef au Président de la République, mais également au Président du Parlement et au Chef du gouvernement. Pour la simple raison que la question relève implicitement et par la force des choses, directement de leur responsabilité morale commune d’autant plus qu’il n’existe aucune disposition constitutionnelle en la matière.
La non commémoration de cette fête très symbolique, rajoute aux malheurs, aux frustrations et à l’abattement du peuple, réduit à l’état de loques après une décennie de déboires et d’échecs sans précédent dans l’histoire de la Tunisie depuis l’indépendance
La Tunisie et le Peuple tunisien ont tout de même droit à de la considération.
Raouf Chatty, ancien ambassadeur.
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