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Par Volodymyr Khomanets-Un an de guerre de la Russie contre l’Ukraine : et ensuite ?

Par Volodymyr Khomanets-Un an de guerre de la Russie contre l’Ukraine : et ensuite ?

L’année 2022 a porté une division claire pour nous – jusqu’au 24 février et après. Le jour où l’armée russe a lancé une offensive à grande échelle est devenu une arête pour les Ukrainiens, dont la vie a changé à jamais. L’attaque est devenue le point culminant d’une guerre d’agression grimpante que Moscou a lancé contre l’Ukraine il y a neuf ans avec l’occupation de la Crimée en 2014.

Mais, l’Ukraine s’est avérée plus prête pour la guerre, une puissance plus élevée dans sa capacité de se défendre, que ne l’imaginaient les dirigeants russes. L’armée ukrainienne, renforcée par des volontaires, réussit d’abord à arrêter le violent assaut offensif des forces d’occupation russes, puis à les repousser.

Soi-disant « monde russe » terrifiait par ses bravades et des cliquetis d’armes. Mais celui-ci durait jusqu’à ce qu’il ait rencontré une réelle résistance. L’Ukraine a montré au monde entier ce que l’armée russe vaut en réalité et ce qu’est le régime de Poutine.

L’Occident a radicalement changé son attitude envers l’affrontement russo-ukrainien et a décidé de se défendre.

Le monde démocratique s’est rallié et s’est dressé dans un front uni contre la tyrannie et la dictature. Et bien que la guerre déclenchée par le Kremlin soit toujours en cours, il est déjà clair que Poutine a perdu, ainsi que toute l’élite politique russe qui a succombé à son aventure.

Au cours de l’année de la guerre sanglante contre l’Ukraine, le président russe n’a atteint aucun objectif stratégique. Son armée a « échoué » dans sa tâche d’occuper l’Est de l’Ukraine et n’a pas non plus réussi à satisfaire d’autres caprices des dirigeants militaires et politiques du Kremlin.

Mais rien n’indique que la Russie soit prête à une diplomatie sérieuse. Poutine poursuit sa stratégie d’intimidation et de menaces. Moscou vise à détruire l’Ukraine comme une nation, à disperser, déporter et finalement russifier tous les Ukrainiens.

Cependant, le monde démocratique a déjà correctement décidé que la seule solution de mettre fin à la guerre est de donner à l’Ukraine les moyens d’expulser l’agresseur. Nous avons un objectif commun : la victoire sur l’agresseur.

2022 était la première année de la Grande guerre à laquelle l’Ukraine est restée au debout. Il y a encore un chemin difficile à parcourir vers la paix, et nous le surmonterons !

La résistance ukrainienne a convaincu le monde que la tyrannie perdrait et que la liberté deviendrait, malgré tout, le vainqueur.

Cette terrible année de guerre est devenue pour nous tous non seulement une année de pertes et de souffrances, mais aussi une année de foi et d’espoir – dans les Forces armées ukrainiennes, dans le soutien de nos alliés, mais surtout – dans la puissance de l’esprit du peuple ukrainien. Il y a un an, assez peu pensaient que l’Ukraine résisterait au déferlement d’un ennemi cruel et félon. Et l’Ukraine a persévéré, se bat et va certainement gagner !

Et nous gardons toujours en esprit qui était à nos côtés : des vrais amis.

Je voudrais saisir cette occasion pour remercier encore et encore notre partenaire, la Tunisie amie, pour son soutien politique de l’Ukraine. En temps de guerres et de troubles globaux, la perception du monde devient nette et claire : les pays, comme les gens, choisissent entre le bien et le mal. Notre grand « merci » vient à la Tunisie d’avoir choisi le bon côté !

L’Ukraine se bat maintenant pour son droit de vivre, d’avoir sa propre culture et sa propre identité. Comme la Tunisie, qui offre au monde la culture unique du Maghreb arabe, incarnée par le charme de Sidi Bou Saïd, les murs de Carthage et de l’Amphithéâtre d’El-Jem, soigneusement préservés, la monumentalité de la Grande Mosquée de Kairouan, l’Ukraine s’efforce également de partager avec le monde sa propre culture unique et riche en s’opposant ainsi au désir de la Russie d’asphyxier le champ culturel florissant ukrainien par la couche de béton, écrasante et lourde, du soi-disant “monde russe”.

Récemment, la Tunisie a célébré la Fête de l’Indépendance. Sur le long chemin vers cette grande date du 20 mars et au-delà, le peuple tunisien a bien appris le prix de la vérité, ainsi que la nécessité de n’épargner aucun effort pour défendre sa liberté et son indépendance. Ce désir de liberté et d’indépendance rapproche les peuples tunisien et ukrainien, crée la base de liens solides d’amitié et de coopération.

Malgré les temps difficiles, l’Ukraine et la Tunisie continuent de coopérer : l’Ukraine approvisionne de manière fiable la Tunisie amie en céréales collectées et cultivées sous les obus et les bombes russes.

Les étudiants tunisiens poursuivent leurs études en Ukraine et nous espérons en voir davantage à la fin de la guerre. Malgré les conditions difficiles du temps de guerre, le gouvernement ukrainien a pu allouer des bourses aux jeunes tunisiens pour étudier en Ukraine.

Même pendant la guerre à grande échelle, déclenchée par la Russie, l’Ukraine reste l’un des cinq premiers exportateurs agricoles mondiaux, étant l’un des garants de la sécurité alimentaire mondiale et en particulier – de la Tunisie.

Depuis août 2022, plus de 25,3 millions de tonnes de nourriture ukrainienne ont été exportées par voie maritime dans le cadre de la Black Sea Grain Initiative, une mesure d’approvisionnement du blé de l’Ukraine par la voie maritime. Ce volume pourrait être nettement plus élevé s’il n’y avait pas la politique russe de retarder l’inspection des navires. Entretemps, la Tunisie a reçu 28 navires transportant des céréales et de l’huile végétale ukrainiennes.

Maintenant, à cause de la guerre poutinienne, non provoquée, menée contre l’Ukraine, les pays du monde entier, et surtout les pays d’Afrique, subissent la pression de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant. Le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a proposé le 15 novembre 2022 une « Formule de paix » aux participants du sommet du G20 et au monde entier. Un des points de cette proposition envisage un retrait des forces occupantes russes au-delà des frontières ukrainiennes internationalement reconnues. La mise en œuvre de la « Formule de paix » ukrainienne permettra d’arrêter les souffrances des peuples du monde.

Nous finirons pas conclure qu’ayant déclenché la guerre contre l’Ukraine, la Fédération russe ne sera jamais considérée comme un partenaire fiable. Car finalement, toute coopération avec un État terroriste se terminera par la terreur.

Par Volodymyr Khomanets, Ambassadeur d’Ukraine en Tunisie

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