Economie

Pétrole : Une catastrophe pour les pays producteurs, du pain béni pour les acheteurs…

Pétrole : Une catastrophe pour les pays producteurs, du pain béni pour les acheteurs…

La première bonne nouvelle est que le conflit au Proche-Orient n’a pas impacté l’approvisionnement en pétrole de l’Iran ou d’autres producteurs du Golfe Persique. Et on s’éloignera encore plus de ce spectre si le cessez-le-feu entre Israël et le poulain de Téhéran, le Hezbollah libanais, tient dans la durée, au-delà des 6 mois fixés par Tel-Aviv. Cela évitera à l’Iran de devoir montrer les muscles pour défendre les combattants libanais, et de toute façon Téhéran n’en a pas les moyens face à l’armée israélienne et face à l’armada américaine qui campe à sa porte. Donc l’Iran pourra se concentrer sur la production et l’exportation de son pétrole…

La banque américaine Goldman Sachs prédit même une offre excédentaire et par conséquent un net repli des cours moyens de brut en 2025. Le prix moyen du baril de Brent, la référence en matière de prix pour la majeure partie de la production pétrolière mondiale, devrait s’établir à quelque 76 dollars l’an prochain, sur fond d’offre pléthorique, a expliqué la banque américaine dans une note adressée à ses clients le 22 novembre 2024. Cette prévision est un recul 4 dollars par baril en comparaison avec le prix moyen de cette année (80 dollars).

«Notre scénario de base est que le Brent reste dans une fourchette de 70 à 85 dollars, avec une forte capacité de réserves limitant la hausse des prix, et l’élasticité des prix de l’OPEP et de l’offre de schiste limitant la baisse des prix», ont indiqué les analystes de la banque d’investissement. Evidemment c’est une mauvaise nouvelle pour les pays producteurs (Iran, Arabie saoudite, Russie, Algérie, etc.), pour les acheteurs c’est du pain béni.

Goldman Sachs est d’avis que l’excédent de l’offre mondiale de brut devrait se situer à 400 000 barils par jour (bpj) en 2025 et plus du double l’année d’après, 900 000 bpj. Cette masse annoncée fait dire à la banque de Wall Street que les cours du Brent pourraient tomber à 71 dollars le baril en 2026. Reste l’épée de Damoclès suspendue sur l’industrie pétrolière et les exportations iraniennes, un glaive que tiendra fermement le président américain Donald Trump…

Le républicain fait son grand retour à la Maison Blanche le 20 janvier prochain ; Téhéran, l’Europe, le monde retiennent leur souffle. C’est le républicain qui avait sabré l’énorme travail abattu par le président Barack Obama, lequel s’était soldé par la signature des Accords de Vienne sur le nucléaire iranien et la levée des sanctions. Trump avait remis la chape de plomb et depuis les Mollahs ne sortent pas la tête de l’eau.

Le nouveau président iranien a vite donné des gages aux Européens mais tout le monde sait que ce sont les Américains qui l’intéressent le plus. Téhéran discute en ce moment même avec la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne autour du nucléaire, mais pas directement avec les USA. Si Trump est convaincu il desserrera l’étau des sanctions et Israël restera tranquille, si la Maison Blanche doute elle prendra l’Iran à la gorge et là les prix du brut pourraient flamber à court terme.

Si d’autres sanctions pleuvent sur Téhéran à partir de janvier 2025 le prix du Brent pourrait monter à 85 dollars le baril au premier semestre, avec l’hypothèse d’une baisse de 1 million de bpj. Parallèlement Goldman Sachs table sur une demande de pétrole qui continue de croître durant les 10 prochaines années, du fait de la hausse de la demande globale de produits énergétiques, de la croissance économique mondiale, des enjeux en rapport à la décarbonisation des transports aériens et des produits pétrochimiques.

A noter que les prix du pétrole ont connu une légère augmentation le mardi 26 novembre, avant que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah soit signé ; cette poussée de fièvre s’explique aussi par l’intensification des combats entre la Russie et l’Ukraine. A 10H30 GMT le prix du baril de Brent, pour livraison en janvier, avait gagné +1,05% à 73,78 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), livrable le même mois, avait progressé de 1,03%, à 69,65 dollars.

Enfin sachez qu’une réunion des membres de l’Alliance des pays producteurs de pétrole OPEP+ est programmée ce dimanche 1er décembre pour plancher sur le statu quo ou la diminution de la production de brut…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut