Il faut reconnaitre, pour leur défense, que les autorités libyennes sont novices. Ce qui expliquerait qu’ils aient la mémoire courte, et qu’ils aient oublié que, questions santé, il ne viendrait à l’idée de personne de penser un jour protéger les libyens des tunisiens, ou que le système de soins en Libye puisse, un jour, critiquer celui de Tunisie. Celui auquel ils ont, depuis toujours, fait appel pour se soigner. Ils semblent, aussi, avoir oublié que la Tunisie doit, en grande partie, la gravité de la situation épidémiologique qui y sévit, à l’ouverture inconditionnelle, sans vrai protocole sanitaire, de ses frontières avec la Libye. A preuve que c’est à partir de Médenine que la majorité des clusters sont partis, et c’est à Médenine que les premiers cas d’infection aux nouvelles souches ont été enregistrés.
Les autorités libyennes ont, donc, dans une décision qu’on ne s’explique, toujours pas, annoncé la fermeture de leurs frontières avec la Tunisie, pour « prémunir leurs citoyens du fléau en Tunisie ».
Le problème c’est que, se faisant, les autorités libyennes ont fait énormément de tort à la population, pas tunisienne, mais, bien la leur. Des dizaines de ressortissants libyens se sont, en effet, retrouvés bloqués, par cette canicule, du côté de Ben Guerdène, à attendre un hypothétique sursaut de conscience de leur gouvernement. Des gens de tous les âges, avec, parmi eux, des personnes âgées, des malades, des familles entières. Sans oublier, les dizaines et dizaines de camions ramenant le ravitaillement de Tunisie. Ce qui laisse redouter un manque de marchandises et de produits de consommation dans les étals libyens, dans les prochains jours.
Une situation douloureuse, que celle qu’il a été donné au gouverneur de Médenine de constater, ce dimanche, quand il s’est rendu aux nouvelles, pour s’enquérir des conditions vécues par ces centaines de libyens laissés en rade, par leurs autorités, en rase campagne, sous un soleil de plomb.
Le gouverneur de Médenine a pensé à emmener avec lui quelques victuailles de première nécessité comme de l’eau et de la nourriture.
Par ailleurs, si les autorités libyennes se soucient à ce point de leurs ressortissants, ils devraient, peut-être penser à fournir à la Tunisie la quantité de vaccins qu’il faudra pour faire vacciner les quelques 600 mille libyens qui y résident.
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