Economie

Pourquoi les Chinois investissent au Maroc ?

Pourquoi les Chinois investissent au Maroc ?

Le Maroc semble de plus en plus devenir un acteur majeur dans la redistribution des cartes à l’échelle mondiale, notamment dans le contexte des changements technologiques et géopolitiques liés à la transition écologique.

Récemment, un groupe chinois s’est associé à un fonds marocain pour investir 2 milliards de dollars dans la construction d’une usine de composants de batteries électriques au Maroc. Cette annonce est l’une des nombreuses qui ont fait du Maroc un acteur clé dans l’industrie des batteries électriques et des minéraux nécessaires à cette technologie.

De plus, d’autres investissements sud-coréens et chinois, tous liés à la transition écologique et à l’industrie des batteries, ont été annoncés ces derniers mois, plaçant le Maroc en tête du bassin méditerranéen en termes d’investissements dans ce secteur en plein essor.

Mais pourquoi le Maroc devient-il un acteur aussi attractif ?

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Tout d’abord, les investisseurs chinois cherchent de plus en plus à se diversifier et à se tourner vers des pays tiers, car ils ne se sentent plus aussi bien accueillis en Occident. Le Maroc a adhéré au projet chinois des Routes de la Soie, ce qui en fait un partenaire privilégié pour les investissements chinois.

De plus, le Maroc a établi des accords commerciaux avec l’Europe et les États-Unis, ce qui permet aux productions “made in Morocco” de contourner certains obstacles commerciaux qui peuvent entraver le “made in China” dans l’industrie automobile, notamment aux États-Unis, où les produits marocains bénéficient d’accords de libre-échange. Cette situation offre un avantage concurrentiel majeur au Maroc, qui peut ainsi attirer des investissements et développer son secteur industriel.

Evolution spectaculaire

Pour mesurer l’évolution spectaculaire de la relation entre le Maroc et la Chine, aujourd’hui, le Maroc est devenu la troisième destination des capitaux chinois en Afrique, ce qui témoigne de l’énorme chemin parcouru.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large de redistribution des cartes à l’échelle mondiale due aux changements technologiques et géopolitiques. La Chine, qui était autrefois absente de l’industrie automobile, est aujourd’hui leader mondial dans le domaine des voitures électriques, un segment d’avenir. Cette transformation technologique a également favorisé l’émergence de pays tels que l’Indonésie, le Chili et la République démocratique du Congo (RDC), qui sont devenus des acteurs clés en raison de leurs réserves de minéraux essentiels à la fabrication des batteries.

Ces pays cherchent à monter dans la chaîne de valeur en développant des filières industrielles complètes plutôt que de rester de simples exportateurs de matières premières. L’Indonésie, par exemple, a interdit l’exportation de son nickel afin de développer une filière complète de batteries électriques. Cette tendance met les pays occidentaux dans une position délicate, car ils tentent de rapatrier des emplois délocalisés au cours des dernières décennies. Cependant, de nouveaux concurrents émergent, offrant des avantages en termes de coûts et de positionnement géopolitique.

Dans ce contexte, le Maroc se présente comme un acteur majeur et polyvalent, bénéficiant de relations amicales à la fois avec Washington et Pékin, tout en étant étroitement lié au marché européen. Les investisseurs chinois ont clairement reconnu ces avantages, faisant du Maroc un partenaire stratégique dans leur quête pour s’implanter dans le secteur des batteries électriques et des technologies vertes.

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