Economie

Poursuite de la hausse des prix des volailles, l’avidité des rentiers s’éternise

Poursuite de la hausse des prix des volailles, l’avidité des rentiers s’éternise

Au cours du mois de janvier 2022 le prix à la production du poulet de chair vif a connu des fluctuations. Durant la première semaine il a été noté une hausse de 7% atteignant un maximum de 4258 mill/kg le 07/01/2022, indique une note l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI). Le reste du mois a été marqué par des légères fluctuations clôturant le mois à 4114 mill/kg.

Le prix à la production des œufs de consommation au cours du mois de janvier 2022 ont connu deux phases : Une première phase s’étalant sur la première semaine du mois où le prix a stagné à 230 mill/ unité. Durant la deuxième phase, le prix a augmenté de 6,5% entre le 8 et le 9 janvier pour stagner à 450 mill/unité jusqu’à la fin du mois. Cependant, la moyenne mensuelle a augmenté de 20,4% par rapport à celle du même mois de l’année 2021 (241,5 mill/ unité contre 200,6 mill/unité).

Par rapport à décembre 2021 (229,7 mill/unité), le prix moyen a enregistré une hausse de 5,1%.

Néanmoins, une note récente de l’ONAGRI, souligne qu’au cours du mois de décembre 2021, le prix à la production du poulet de chair vif a connu des fluctuations. Une comparaison du prix moyen mensuel enregistré avec celui du même mois de l’année précédente montre une hausse de 45,3% (4056,1 millimes/kg contre 2791,0 millimes/kg).

Rappelons que l’aviculture en Tunisie est un secteur stratégique. Elle représente 33% de la production animale, 12% de la production agricole, 59% de la production de viande et offre 15000 emplois. Après 2011 et particulièrement en 2012, le secteur a connu une libéralisation alors qu’il était basé depuis 1987 sur un système de quota et de programmation des importations. Cette libéralisation a été établie sans toutefois mettre en place une solution de remplacement ce qui a entrainé la perturbation de la chaîne de production.

Vu la démission des autorités, le secteur n’a cessé de connaitre des crises récurrentes de plus en plus sévères. Ces perturbations ont souvent pour origine la désorganisation des circuits d’approvisionnement et de commercialisation et l’emprise croissante des spéculateurs et contrebandiers.

En outre, la libéralisation, les importations anarchiques ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs, tels que les contrebandiers, les intermédiaires et a renforcé la position de grands entrepreneurs – rentiers faisant leur business au détriment des éleveurs et des vrais créateurs de valeur ajoutée.

L’emprise de ces acteurs sur les ressources du secteur et leur effet particulièrement néfaste sur les petits éleveurs est d’autant plus importante que les gouvernements successifs se sont progressivement désengagés, par complicité et connivence, de l’encadrement et du soutien de ce secteur vital sous la pression de ces lobbies qui ont investi aussi la vie politique et qui ont su soutirer de nouveaux avantages en écrasant au passage, petits éleveurs et consommateurs.

Asservis par les lobbies et rentiers du secteur, les petits éleveurs devenus de simples salariés précaires séquestrés par ces gens sans scrupules, ne cessent d’exprimer leur détresse en signalant que l’alimentation de volaille fait l’objet de monopole et de trafic à grande échelle au point que la pénurie est la devenue la règle. L’importation et la commercialisation de ce produit stratégique se base principalement sur l’importation de tourteau de soja et de maïs.

L’alimentation animale est devenue le monopole d’une poignée de sociétés privées dont une qui a bénéficié d’une exonération fiscale et qui pratique une entente illicite avec les autres acteurs du secteur concernant les prix de vente aux petits aviculteurs.

Face à cette situation, un grand nombre de petits éleveurs ont fait faillite et plusieurs ont vendu leurs propriétés pour rembourser leurs dettes, tandis que les gouvernements successifs et l’UTAP toujours sous l’emprise d’Ennahdha, gardent le silence.

En outre, les fournisseurs rentiers soutenus, entre autres, par le régime déchu des islamistes augmentent toujours les prix des aliments destinés à la filière, en dépit de la stabilité du taux de change du dinar par rapport aux devises étrangères et de la baisse des prix sur le marché mondial.

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