Economie

Programme de réformes : Entre Opacité et objectifs surréalistes

Programme de réformes : Entre Opacité et objectifs surréalistes

La Cheffe du gouvernement Najla Bouden a présenté lors d’une réunion tenue à la fin de la semaine dernière l’état d’avancement du programme national des réformes dont les grands axes ont été présentés dans un document publié sur la page officielle de la présidence du gouvernement sur les réseaux sociaux.

Officiellement, le document est le fruit d’un travail qui a été qualifié de « participatif » du fait que selon la Présidence du gouvernement, 400 hauts cadres de l’administration ont pris part à son élaboration alors qu’en réalité ce caractère « participatif » est discutable puisqu’il s’agit du travail de fonctionnaires de ministères loin de la participation des partenaires sociaux et autres.

Néanmoins, la Cheffe du gouvernement a déclaré lors de la réunion de présentation du programme que les autorités restent à l’écoute de toutes les parties voulant présenter leurs observations sur les grandes lignes du programme des réformes, qu’elle a assuré son caractère « tuniso-tunisien » afin de dissiper les accusations faites lors de la fuite du premier jet du document, début janvier, dernier qui était destiné aux bailleurs de fonds.

D’ailleurs sur le fond, le programme des réformes gouvernementales n’a rien de nouveau par rapport à celui qui a été fuité précédemment puisqu’il a été largement bourré d’«objectifs » irréalistes et irréalisables tels que sa présentation en tant que travail basé sur : une approche visant une croissance globale et progressive, l’instauration de la stabilité économique à court terme et la mise en œuvre d’un plan de développement économique et social 2023-2025 s’inscrivant dans la vision Tunisie 2035.

Sous ce même angle, le programme des réformes a promis, à l’instar de ceux des gouvernements de l’après 2011, le ciblage des subventions, la maitrise des salaires des fonctionnaires, la restructuration des entreprises publiques et la réforme du système fiscal visant la libération de l’initiative et la garantie de la concurrence loyale.

Seule la question de la levée des subventions est déjà concrétisée pour le moment en ce qui concerne le pain et ce, à l’initiative des boulangers qui ont corrigé de leur propre gré les prix.

On promet aussi la suppression des autorisations d’investissement, vers la fin de 2022 et de présenter des offres intéressantes aux investisseurs dans des secteurs stratégiques et ce, parallèlement du renforcement de la digitalisation comme une réforme structurelle. L’objectif étant de rétablir la confiance des opérateurs économiques, dynamiser l’investissement privé et de soutenir l’activité économique.

Le document gouvernemental évoque également le développement des moyens de paiement et le traitement de l’endettement et la numérisation de paiement des banques et ce, dans le cadre de la préparation de lancement avant la fin de ce mois de l’opérateur national de paiement mobile et la plateforme numérique combinée de paiement des factures des entreprises publiques.

S’enfonçant encore plus dans l’irréalisme, le programme de réformes, parle de la relance et l’opérationnalisation du Plan Solaire Tunisien et de stratégies sectorielles et nationales de transition écologique.

L’ensemble de ces promesses représentent clairement une énième tentative visant à jouer la transparence et la capacité d’engager des réformes structurelles demandées par les bailleurs de fonds alors qu’il ne s’agit réellement que de slogans sans objectifs clairs et quantifiables.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut