Economie

Rapport international – Le port de rades est classé parmi les pires au monde

Rapport international – Le port de rades est classé parmi les pires au monde

Les ports du Moyen-Orient occupent quatre des cinq premières places de la deuxième édition de l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI) élaboré par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence, qui permet de mesurer et comparer les performances des infrastructures portuaires dans le monde et sert d’étalon aux principaux acteurs de l’économie mondiale, indique l’institution financière internationale (IFI) le 25 mai courant.

Le classement présenté se fonde sur la durée des cycles de déchargement/chargement des navires au port, consignés tout au long de l’année 2021, marquée par une congestion portuaire inédite et de fortes perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

D’après la Banque Mondiale, l’indice CPPI et ses données sous-jacentes visent à identifier les lacunes des infrastructures portuaires commerciales et à mettre en évidence des possibilités d’amélioration qui profiteraient à tous les acteurs clés du commerce mondial : États, compagnies maritimes, opérateurs de ports et de terminaux, affréteurs, entreprises de logistique et consommateurs. 

Les principales mesures de performance portuaire mettent en lumière de fortes disparités : les installations les plus efficaces, comme le port saoudien du roi Abdallah, atteignent une moyenne de 97 mouvements de conteneurs par heure de temps passé en escale par navire contre seulement 26 mouvements dans les principaux ports de la côte Ouest de l’Amérique du Nord sachant que plus des quatre cinquièmes du commerce mondial de marchandises en volume transitent par voie maritime, et près de 35 % des volumes totaux et plus de 60 % de la valeur commerciale sont expédiés en conteneurs. 

En Amérique du Nord, le trio de tête est composé des ports de Virginie (23e place) et de Miami (29e), aux États-Unis, suivis de Halifax au Canada (46e).

Pointant au sixième rang, le port marocain de Tanger-Med est le mieux classé pour l’Europe et Afrique du Nord. Premier port d’Amérique latine et des Caraïbes, Carthagène, en Colombie, ressort au 12e rang. Quant au port de Matadi en République démocratique du Congo (171e), il est le plus performant de toute l’Afrique subsaharienne. 

L’indice de performance des ports à conteneurs repose sur le nombre total d’heures qu’un navire passe en escale, à savoir le temps écoulé entre son arrivée en rade et son départ du poste d’amarrage, une fois l’échange de cargaison effectué. Cette mesure repose sur des données correspondant à dix plages d’escale différentes. La méthodologie prend en compte cinq groupes de taille de navires distincts, en raison des économies de carburant et réductions des émissions plus importantes que les grands navires peuvent réaliser.

D’après le Container Port Performance Index, le port de Radès est classé aux dernières positions, à l’échelle internationale et ce, respectivement aux rangs 232e et 237e sur les 370 ports objet du recensement en se référant aux approches administrative et statistique adoptées par le rapport de la BM et S&P Global Market Intelligence. Les scores enregistrés, à ce titre, sont de -0.821 pour la première approche et -0.164 pour la démarche statistique.

Pour mémoire, le 16 juillet 2021, La Compagnie maritime d’affrètement (CMA-CGM) qui est un armateur de porte-conteneurs français a adressé une lettre aux autorités du port de Radès annonçant l’arrêt immédiat de son trafic sur le port jusqu’à nouvelle notification en indiquant, à cet effet, qu’elle connait, depuis des semaines, des retards importants sur la destination Radès cumulant ainsi et en moyenne un séjour portuaire de 25 jours dû à la congestion et aux fils d’attente ce qui impacte négativement la productivité opérationnelle de la compagnie.

Néanmoins, la Tunisie a perdu durant la dernière décennie, 40 places au classement international établi par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) en matière de compétitivité des services portuaires, celui du « Logistic performance Index » en passant du rang 30 en 2007 à la 105e place en 2018.

Selon la Banque mondiale, le port de Radès qui concentre 80% du trafic de conteneurs du pays est le maillon majeur d’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales or, les indicateurs de performance de ce complexe portuaire sont en régression sensible depuis dix ans.

Le séjour des conteneurs au port de Radès est de 18 jours en moyenne en 2019, alors qu’il était de 10 jours il y a dix ans. Au Maroc, à titre comparatif, ce même séjour est de 6 à 7 jours. Cela signifie l’inefficacité des différents intervenants : Douane, contrôle technique, Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM), Compagnie tunisienne de navigation (COTUNAV)… une réduction de dix jours correspondrait à une économie de coûts annuelle de 500 millions de dollars (1,25% du PIB).

Badreddine Gammoudi, ex-président du comité de la réforme administrative, et de la lutte contre la corruption à l’ARP dissous avait déclaré, sous cet angle, que les équipements et le système informatique du port de Radès ne fonctionnent pas convenablement et qu’il y a de la mauvaise gestion notamment au niveau des ressources humaines.

Les pertes annuelles, à ce titre, sont estimées à 1000 million de dinars, sans compter la mauvaise réputation du port, car certains navires cherchent constamment d’autres destinations pour le contourner, avait assuré Gammoudi.

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