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Réfugiés ukrainiens : Boris Johnson n’est pas guéri des démons du Brexit

Réfugiés ukrainiens : Boris Johnson n’est pas guéri des démons du Brexit

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, veut bien faire des grandes phrases sur les horreurs russes en Ukraine, à la limite consentir quelques sanctions économiques, mais quand il s’agit d’ouvrir les frontières du pays pour accueillir la détresse ukrainienne, il est beaucoup moins incisif. Ce lundi 7 mars il a carrément fermé la porte aux cris des autorités ukrainiennes pour faciliter l’accueil des réfugiés. Il a argué que la Grande-Bretagne certes continuera de prendre sa part dans la misère du monde mais qu’il n’est pas question de jeter aux oubliettes la politique de filtrage des entrées. Johnson, le grand artisan de la sortie de l’Union européenne – ‘Brexit’ – avec des slogans anti-migrants, n’est manifestement pas guéri de ses démons…

Plus de 1,5 million d’Ukrainiens ont dû sortir du pays pour échapper au pilonnage infernal des troupes russes ;  la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie ont déjà absorbé des centaines de milliers de réfugiés, la Grande Bretagne n’a nullement l’intention de leur emboîter le pas en dépit d’une pluie de critiques. L’Europe a beau faire face à la plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale, Johnson n’en a cure : “Nous sommes un pays très, très généreux. Ce que nous voulons, c’est le contrôle et nous voulons pouvoir contrôler (…). Je pense qu’il est judicieux, compte tenu de ce qui se passe en Ukraine, de nous assurer que nous avons une capacité de base pour vérifier qui entre“, a-t-il dit devant la presse rapporte Reuters

Rappelons que le gouvernement britannique insiste pour que les réfugiés, quelle que soit l’urgence, aient d’abord leur visa en bonne et due forme avant de passer. Ce qui explique le sort des Ukrainiens coincés dans la ville française de Calais, avec aucune possibilité de pénétrer en Grande-Bretagne, une attitude qui ulcère Paris mais aussi des organisations caritatives et des députés de l’opposition britanniques…

D’après des médias locaux, les autorités britanniques n’ont accordé jusqu’ici qu’une cinquantaine de visas pour les Ukrainiens, Johnson dément mais n’a pas prouvé le contraire. Le chef de file des travaillistes, Keir Starmer, a affirmé : “Il devrait y avoir une voie simple vers le sanctuaire pour ceux qui fuient pour sauver leur vie (…). Le ministère de l’Intérieur est dans un désordre total à ce sujet, ils ne cessent de changer les règles“, a-t-il déclaré sur la BBC.

Le Premier ministre écossais, Nicola Sturgeon, est très critique également : “Avoir fuir la terreur en Ukraine, passer des heures et des heures et des heures dans des voyages ardus, puis devoir sauter à travers des cerceaux bureaucratiques est inadmissible“, a-t-elle dit sur la radio LBC.

Su cette affaire il y a une querelle au sommet entre la ministre de l’Intérieur, Priti Patel et le ministre de l’Europe, James Cleverly ; la première a confié au journal Sun qu’elle désire une procédure humanitaire spéciale pour faciliter la vie aux Ukrainiens, alors que le second défend le statu quo : “Nous ne pouvons pas nous contenter de” sans poser de questions “car lorsque les gens viennent au Royaume-Uni, nous devons nous assurer qu’ils sont soutenus“…

On en est là, et Johnson refuse de trancher pour le moment…

 

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