Economie

Résilient : Le secteur des composants automobiles a réalisé 2 milliards d’euros d’exportations en dix ans (2/2)

Résilient : Le secteur des composants automobiles a réalisé 2 milliards d’euros d’exportations en dix ans (2/2)

L’ONG « Friedrich-Ebert-Stiftung Tunisie » vient de présenter une nouvelle étude quelle a soutenu son élaboration et intitulée « Bâtir avec les travailleurs une industrie automobile plus compétitive, durable et axée sur le travail décent ». Réalisée à la demande de la Fédération Générale de la Métallurgie et de l’électronique de l’UGTT, cette étude sectorielle réalise un diagnostic économique et social du secteur mécanique et électronique, dans lequel l’industrie automobile joue un rôle central.

Le rythme régulier de la croissance du secteur a permis le développement de plusieurs métiers autour des composants automobiles fournis par plusieurs branches d’activités économiques.

Sous ce même angle, le rôle moteur joué par l’industrie automobile dans le développement du secteur de la mécanique et de l’électronique apparaît à travers l’évolution des exportations entre 2010 et 2016. Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la valeur des exportations des composants automobiles a atteint 10,74% au cours de cette période. La valeur des exportations de la branche fils et faisceaux de câbles occupe la première place des exportations. Elle est passée de 1850 millions de dinars (MD) à 3 348 MD, soit un TCAM de 10,35% sur la période. Les composants mécaniques ont également enregistré une hausse des exportations entre 2010 et 2016, passant de 427 MD à 1 072 MD, soit un TCAM de 16,5%.

Il a été noté aussi que les multinationales introduisent dans le tissu industriel tunisien la culture de la gestion de la qualité partagée par tout son personnel. La part des entreprises certifiée est passée de 16% à 58% entre 1999 et 2016 par rapport au total des entreprises. La part serait évidemment plus élevée si le calcul est effectué par rapport seulement aux entreprises totalement exportatrices qui sont toutes obligées d’être certifiées.

Cependant, l’industrie de composants automobiles à forte intensité de main-d’œuvre est très sensible à la hausse des salaires des travailleurs peu qualifiés, car les matières premières représentent à elles seules plus de 70% du coût total du produit. Les incitations fiscales favorables aux investissements directs étrangers, la proximité de la Tunisie par rapport à l’Europe et le flux croissant des diplômés techniciens et ingénieurs sont des facteurs attractifs des multinationales de l’industrie automobile. Mais, la demande des ingénieurs est exprimée principalement par les grandes entreprises en vue d’encadrer la main d’œuvre peu qualifiée pour assurer le respect des normes de qualité exigés par les clients.

L’étude conclut que l’industrie automobile apporte une contribution de poids au développement du secteur mécanique et électronique et à l’économie tunisienne. La Tunisie accueille de grands équipementiers mondiaux de France, d’Allemagne et d’Italie qui sont à la pointe de la recherche et du développement en matière de production. Ils pourraient permettre à l’industrie automobile tunisienne de réussir la montée dans la chaîne de valeur et d’évoluer de l’assemblage à des activités à plus forte valeur ajoutée. Le partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne devrait, à cet effet, adopter la coproduction comme un modèle de coopération économique « gagnant – gagnant » car il implique :

  • La mise en place de partenariats, et non la sous-traitance, pour un partage équitable de la valeur ajoutée ;
  • Le développement conjoint d’une chaîne de valeur, générant de la valeur ajoutée localement et à chaque étape de son cycle, et donc pour toutes les parties prenantes ;
  • Le partage de technologies et de la montée en gamme de chacun des partenaires, dans le respect de la Responsabilité Sociale et Environnementale ;
  • Des investissements durables et une planification à long terme, sans volonté de faire un « coup » à court terme ;
  • Et une adéquation entre l’offre extérieure et la demande locale.

Cependant, le climat actuel de l’investissement en Tunisie n’est pas favorable à ce modèle, souligne-t-on.

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