500 millions de dollars – un prêt concessionnel de 400 millions et un don de 100 millions – c’est très bien. Tunis peut difficilement bouder son plaisir et encore moins ergoter au regard du trou béant dans son budget pour cette année. Mais enfin la fête aurait pu être beaucoup plus belle…
Il est difficile de passer à côté de la comparaison avec le Pakistan. Je sais, comparaison n’est pas raison, mais tout de même… Au début de ce mois de juillet la banque d’Etat pakistanaise s’est considérablement musclée avec des dépôts de l’ordre de 2 milliards de dollars, de la part de l’Arabie saoudite, auxquels s’est ajouté 1 milliard de dollars, un virement des Emirats arabes unis (EAU). A ce montant, colossal, est venu se greffer un prêt du FMI, 3 milliards de dollars.
Pourtant on peut difficilement dire que le Pakistan éblouit le monde en termes de stabilité politique, d’orthodoxie budgétaire et de dynamisme économique. Qu’est-ce qui explique qu’Islamabad soit chouchouté de la sorte alors que Tunis rame derrière les 500 millions de dollars saoudiens depuis décembre 2021 ? Qu’est-ce qui coince ? On pose la question à nos responsables.
Riyad suivait à la loupe les négociations entre le FMI et la Tunisie autour des réformes, il était hors de question de décaisser avant la fumée blanche de l’institution internationale. Bon, il semble que les urgences à Tunis aient bousculé le calendrier. L’argent sera déboursé avant l’accord avec le FMI. Il est aussi probable que les avancées notables entre la Tunisie et l’Union européenne ont donné quelques gages à l’Arabie saoudite…
Toujours est-il que le coup de main saoudien est très en deçà des besoins de l’exécutif tunisien et Riyad le sait. Mais puisque le ministre saoudien des Finances a promis que “dans les prochains jours” d’autres décaissements viendront gonfler la cagnotte de la Tunisie il est raisonnablement permis d’espérer. Donc wait and see.
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