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Russie : Finalement Poutine décide qu’il sera l’unique candidat à la présidentielle…

Russie : Finalement Poutine décide qu’il sera l’unique candidat à la présidentielle…

La farce électorale a ses limites et l’espace est de plus en plus ténu en Russie. Après avoir fait semblant de jouer le jeu électoral en se choisissant un adversaire pour faire bonne figure devant la communauté internationale le président russe Vladimir Poutine a finalement décidé qu’il n’est plus nécessaire de s’embarrasser de cette sinistre comédie. Celui qui était présenté par Moscou comme le challenger de Poutine à la présidentielle de mars 2024, Boris Nadejdine, a lui-même annoncé ce jeudi 8 février qu’il a été recalé…

«La Commission électorale a refusé d’enregistrer ma candidature», a-t-il posté laconiquement sur le réseau Telegram. D’après l’instance l’ancien député âgé de 60 ans n’aurait pas recueilli les 100 000 signatures pour participer à la course électorale. Au moins comme ça les choses sont claires, plus besoin de maquiller les faits : il n’y aura que le maître du Kremlin, seul face à lui-même. Et à ce jeu-là les Russes se le farciront jusqu’en 2036 au moins, en vertu de la Constitution qu’il a lui-même travestie en 2020.

Pourtant la candidature de Nadejdine commençait à passionner le peu de citoyens russes qui croient encore aux lendemains qui chantent. Il faut dire qu’il défendait publiquement la fin de la guerre en Ukraine et une révision en profondeur du système démocratique russe. Des critiques à peine voilées de la main de fer de Poutine, qui dicte sa loi sur tout et tout le monde depuis 1999. Nadejdine disait aussi qu’il est favorable à la libération des «prisonniers politiques», même Alexeï Navalny, le pire cauchemar du Kremlin.

Le “Tsar” a donc sifflé le fin, il a dû avoir peur que son “adversaire fantoche” finisse par être pris au sérieux par quelques dizaines de milliers de Russes – ça suffit pour terroriser le tyran de Moscou. Fini de jouer, Poutine préfère miser tout sur la sécurité, sait-on jamais, les citoyens pourraient prendre goût à la liberté que leur promet Nadejdine…

Jusqu’ici la Commission électorale n’a pas officialisé la disgrâce de l’unique candidat à la présidentielle. Il a dit qu’il fera appel. «Participer à l’élection présidentielle de 2024 est la décision la plus importante de ma vie», a-t-il argué. Mais lundi dernier des membres de la Commission avaient déjà annoncé la couleur en propageant que 15% des signatures sont “erronées“, trois fois plus que le seuil autorisé.

Tout ça pour dire que la chute de Nadejdine sur la dernière ligne droite n’étonne personne, en janvier dernier le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov disait publiquement que le palais «ne le considère pas comme un concurrent»…

 

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