L’Espagne et le Maroc se gardent de le crier sur les toits mais ils parlementent en ce moment même sur les contours du transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara. A noter que ce dossier était piloté depuis un paquet d’années par Madrid, depuis les îles Canaries. Rabat prendra prochainement la main. Le gouvernement espagnol vient de le confirmer…
La sécurité de cet espace aérien, l’organisation du trafic, etc., tout sera régi par les Marocains. «Les conversations avec le Maroc dans ce domaine ont commencé», a reconnu par écrit La Moncloa suite aux requêtes du sénateur canarien Fernando Clavijo. Rappelons que ce dossier fait partie du programme conjoint contenu dans la déclaration du 7 avril 2022 paraphée à Rabat entre le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et l’exécutif marocain.
Les pourparlers «se limitent à la gestion de l’espace aérien et à la coordination entre les deux parties afin de parvenir à une plus grande sécurité dans les connexions et à la coopération technique», précise le document cité par Hespress ce jeudi 23 mars. Mais est-ce que ça suffira à calmer l’énervement des Sahraouis, notamment le Front Polisario et son soutien, l’Algérie ? Rien n’est moins sûr.
Rappelons que c’est le renoncement de Madrid à sa neutralité traditionnelle sur le dossier du Sahara occidental qui a atomisé les relations avec Alger. Ce transfert de la gestion de l’espace aérien ne devrait pas améliorer les choses, ni avec les Espagnols ni avec les Marocains. En effet le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a provoqué l’émoi en déclarant dans son dernier entretien avec la chaîne Al-Jazeera que les tensions avec le Maroc ont atteint le point de non-retour…
Certes les liens avec l’Espagne sont très mauvais mais à choisir Tebboune préférera certainement avoir affaire à Madrid. L’Organisation de l’aviation civile internationale relevant des Nations Unies devra veiller au grain pour s’assurer qu’il n’y ait aucune éruption sur le ciel…
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