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Saied boude la proposition de Tebboune : La “trêve” d’Alger fait pschitt, l’UGTT cogne

Saied boude la proposition de Tebboune : La “trêve” d’Alger fait pschitt, l’UGTT cogne

Le secrétaire général de l’Union régionale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, l’avait ébruité hier jeudi 4 août, il l’a confirmé ce vendredi à Sfax : La grève générale dans le secteur et la fonction publics aura bien lieu. Il a refusé d’en dire plus sur la date. C’est la confirmation que la trêve sociale – et aussi politique – n’aura pas lieu en dépit des signes de détente émis à Alger entre le président tunisien, Kais Saied et le leader de la centrale syndicale….

 

C’est ce qu’on retiendra de la commémoration de la bataille du 5 août 1947 à Sfax : l’UGTT remet ses habits de combat. Taboubi a ajouté que les modalités du débrayage général ont été calées dans les administrations et organismes concernés. Pourtant Alger a proposé ses bons offices pour réconcilier Saied et Taboubi, mais il avait posé une condition : Que Tunis en fasse formellement la demande. Aucune requête, à notre connaissance, n’a été formulée par l’UGTT et encore moins par le palais de Carthage.

 

L’UGTT ressort le glaive au plus mauvais moment. Rappelons que les autorités tunisiennes négocient en ce moment même avec le FMI pour oxygéner les caisses publiques et prendre date pour les échéances futures. Cette éruption sociale, à n’en pas douter, complique la tâche du gouvernement dans ses discussions avec son principal bailleur…

 

Et c’est justement ce que veulent Taboubi et compagnie : Frapper maintenant pour faire mal le plus possible, pour forcer l’inflexible Saied à céder, sur la question sociale mais également politique même si la centrale syndicale ne le crie pas sur les toits. Elle a fait profil bas avant, durant et après le référendum du 25 juillet 2022, espérant sans doute que le chef de l’Etat allait enfin regarder dans sa direction et la réhabiliter dans son statut de pivot de la vie politique et sociale. La perche présidentielle n’est jamais venue.

 

L’UTT (Union des travailleurs de Tunisie), le petit poucet de la scène syndicale qui rêve d’exister enfin face à l’omniprésente et omnipotente UGTT, a fait le pari du camp présidentiel. Elle espère sans doute être adoubée comme le syndicat réformiste, qui ne pas systématiquement des bâtons dans les roues de l’exécutif, l’équivalent de la CFDT française. L’UGTT elle, manifestement, tient à se positionner comme un contre-pouvoir, quand tous les autres se sont affaissés et les parties d’opposition réduites à portion congrue.

 

C’est la configuration du moment. On verra ce que fera – ou ne fera pas – le président de la République pour imposer sa volonté à la seule tête qui a les moyens de dépasser les autres, l’UGTT. Reste que la bravade de la centrale syndicale est, tout de même, une surprise, une mauvaise surprise, pour un Saied qui croyait avoir fait le vide après ce que ses partisans ont qualifié de victoire le 25 juillet dernier.

 

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