Monde

Scandale de l’année : l’Allemagne va trop loin au nom du business avec la Chine

Scandale de l’année : l’Allemagne va trop loin au nom du business avec la Chine

La rumeur courait depuis des mois, elle est désormais officielle : la Chine a bel et bien deux «postes de police» en Allemagne qui auraient principalement pour mission de traquer les opposants du tout-puissant président chinois, Xi Jinping. Le gouvernement allemand l’a avoué publiquement, en répondant à une question écrite formulée par une parlementaire de l’AFD.

«En Allemagne, il existe, à la connaissance du gouvernement fédéral, deux soi-disant “postes de police outre-mer”», a admis le ministère de l’Intérieur après une question de Joana Cotar, une élue du parti d’extrême droite AFD. Pour sa défense, le gouvernement argue que ces postes de police chinois sont «plutôt liés à des personnes et organisés de manière mobile», ce ne sont pas des «bureaux fixes», rapporte RFI.

«Selon les informations dont dispose le gouvernement fédéral», ces «postes de police» sont pilotés «par des personnes privées de la diaspora chinoise, originaires de régions d’émigration classiques (…). Les autorités chinoises ne disposent d’aucun pouvoir exécutif sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne», ajoute le ministère de l’Intérieur…

Sachant pertinemment que son argumentaire est très loin de convaincre dans un pays où les droits humains sont au-dessus de tout – l’Allemagne n’est pas la Chine -, le ministre a indiqué qu’il est «en contact avec l’ambassade de Chine» pour faire le point sur cette affaire ubuesque.

On en connait une qui de toute façon ne laissera jamais passer : Joana Cotar. «Le fait que le gouvernement fédéral accepte sans broncher l’existence de deux postes de police chinois en Allemagne et ne la confirme que lorsqu’on le lui demande est un scandale flagrant», a asséné la députée. Comme quoi même pour l’extrême droite allemande les droits de l’Homme et la démocratie ont un sens…

L’incroyable magnanimité des autorités allemandes s’explique certainement par la solidité des liens économiques entre Pékin et Berlin. Pas plus tard que le 4 novembre dernier le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fait le déplacement jusque chez Jinping, et ce n’était pas pour faire du tourisme. Les relations entre les deux pays sont tellement bonnes que le gouvernement allemand a autorisé en octobre dernier la société chinoise Cosco à racheter une partie du port de Hambourg, le premier port commercial du pays et le troisième en Europe. Les Chinois voulaient même tout le paquet mais face aux protestations Scholz a reculé. Pékin devra se contenter de 24,9%…

A noter que l’Allemagne n’est pas la seule à accueillir des postes de police chinois, les Pays-Bas en compteraient deux aussi depuis 2018 d’après des médias néerlandais, un à Amsterdam et l’autre à Rotterdam. Ces étranges bureaux prétendent apporter une assistance diplomatique aux ressortissants chinois, mais en réalité ils traquent les dissidents pour leur imposer le silence sur les pratiques du régime. Idem en République tchèque, mais là-bas la bronca provoquée par ce scandale a forcé Pékin à enterrer ses activités sur place.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut