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Sénégal : Premier dérapage du bouillant Premier ministre Ousmane Sonko, la sanction est immédiate

Sénégal : Premier dérapage du bouillant Premier ministre Ousmane Sonko, la sanction est immédiate

Quand on vous disait que la démesure du bouillant Premier ministre Ousmane Sonko, qui a des comptes à régler avec tout et tout le monde, serait l’une des grosses épines dans le pied du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Sonko, qu’il l’avoue ou pas, fait tout pour montrer qu’il est le véritable patron de l’exécutif, en sa qualité de chef du parti présidentiel. Il aurait sans doute été propulsé au palais présidentiel si son combat contre Macky Sall ne l’avait pas mené en prison. Donc il a une et même des revanches à prendre. Quand il a invité au Sénégal le tonitruant leader de l’extrême gauche française Jean-Luc Mélenchon personne ne s’attendait à ce que la conférence conjointe, organisée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), vire au meeting politique et aux réflexions sur l’homosexualité, Paris, les soldats français stationnés au Sénégal, le Franc CFA, etc. Beaucoup d’observateurs crient à la forfaiture. La réaction la plus véhémente est venue du rectorat de l’UCAD.

Dans un pays à la démocratie éprouvée et où la parole est libre (beaucoup ont donné leurs vies pour qu’il en soit ainsi) il fallait s’attendre à un retour de manivelle après les errements du Premier ministre jeudi dernier. Il avait pris soin de préciser qu’il s’exprimait en sa qualité de chef de parti – il avait conscience que son déballage était explosif -, ça ne le sauvera pas d’un sévère retour de flammes. Même Mélenchon a été surpris par les directions prises par son “ami” Sonko, même s’il s’est prêté au débat. Par contre pour le porte-parole du Recteur de l’UCAD, Pr Mbaye Thiam, c’est tout vu : le Premier ministre et ses militants ont dérapé gravement…

La demande faite à l’Ucad était d’autant plus recevable que ce genre de manifestation autour des relations Europe Afrique figure dans l’agenda de toute université respectable, sous le chapitre de l’animation scientifique et culturelle. Elle provenait par ailleurs de l’État et non d’un quelconque parti politique“, soutient Pr Mbaye Thiam dans un entretien avec Source A.

Ce qui devait être une activité républicaine s’est transformé en meeting politique dès lors que M. Sonko, au moment de prendre la parole, a fait observer qu’il s’exprimait en sa qualité de responsable d’un parti politique. De plus, le grand amphithéâtre de l’UCAD 2 a été très tôt pris d’assaut par des militants dont la qualité d’étudiant n’est pas forcément établie, excluant l’accès à la salle à beaucoup d’étudiants qui voulaient participer. Ce qui a naturellement créé beaucoup de frustrations parmi les membres de la communauté universitaire (étudiants, enseignants comme PATS)“, dit la même source.

«Je précise que c’est de manière officielle que les instances compétentes de l’Université ont été saisies par les services de l’Etat, et que la salle a été mise à la disposition du Premier ministre du Sénégal qui représente en tout temps, en tout lieu et en toutes circonstances l’État du Sénégal. Ceci relève non seulement d’un principe intangible de notre administration publique mais également d’une tradition bien établie au sein de l’université depuis sa création. Si dans cette affaire une faute a pu être commise, elle ne serait certainement pas imputable au rectorat. Toutes les règles et procédures gouvernant l’affectation de l’amphithéâtre ont été rigoureusement respectées», conclut le porte-parole du Recteur.

De toute évidence Sonko est sorti des rails. Bon, on mettra ça sur le compte de l’inexpérience et de la fougue des baptêmes de feu. Mais en politique l’inexpérience n’est jamais une justification valable, surtout pour des électeurs aussi intransigeants que les Sénégalais. Ici les sanctions sont immédiates et radicales. Le Premier ministre devra se reprendre et vite…

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