Economie

Situation économique critique : Les incohérences de Mechichi

Situation économique critique : Les incohérences de Mechichi

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a présidé hier, jeudi 27 mai 2021, la réunion 5+5 au siège du ministère de la Fonction publique en présence d’une délégation de la centrale syndicale, où il a indiqué que le dialogue avec les parties sociales a permis de réaliser d’importants acquis pour les fonctionnaires et le secteur public, et de tracer les grands axes de la réforme des entreprises publiques, et ce, en dépit de la conjoncture économique difficile dans le pays, selon ses dires.

Hichem Méchihi a déclaré, en revanche, que l’économie est menacé d’effondrement, pour de nombreuses raisons, évoquant entre autres l’attitude « de certains fonctionnaires et employés, qui rechignent à travailler dans plusieurs secteurs, ce qui constitue une atteinte à l’Etat, en tant qu’autorité morale, et aux principes de l’action syndicale ».

Un communiqué de la Présidence du gouvernement a indiqué que la principale finalité des tentatives de réforme, était de préserver le pouvoir d’achat d’une part, et les structures de l’économie nationale de l’autre.

Bien que le risque d’effondrement ne date pas d’hier, il est important de rappeler que la déclaration du Chef du gouvernement, à ce sujet, qui s’est comporté en tant que lanceur d’alerte est entachée d’incohérences.

D’abord, le gouvernement actuel a tout fait ou presque pour faire augmenter le risque d’effondrement de l’économie.

La gestion catastrophique du confinement notamment le confinement général décrété à la veille de l’Aïd qui a détruit l’activité des opérateurs économiques. Ceux-ci comptaient sur cette occasion pour équilibrer leurs comptes vidés par la morosité due au COVID-19. Par cette décision catastrophique, ils ont subi des pertes colossales lors de l’Aïd qui correspond d’habitude à un pic de consommation saisonnière.

Le retard accusé au niveau de la campagne de vaccination était à son tour un coup dur aussi bien pour le secteur touristique que pour le secteur extérieur puisque les tunisiens trouvent actuellement d’énormes difficultés pour voyager du fait que le pays est considéré comme un foyer épidémique. De même, la destination Tunisie va souffrir d’avantage car elle est considérée par les tours opérateurs comme destination à risque à cause de l’épidémie.

Comble de l’incohérence, c’est la mise des Tunisiens résidents à l’étranger en confinement obligatoire dans les hôtels contre l’abrogation de cette mesure pour les voyageurs en provenance de la Libye pour des « raisons » que seul Mechichi connait.

Le retard du gouvernement au niveau des négociations avec le FMI constitue une réelle menace d’asséchement des ressources extérieures. Malgré une connaissance parfaite des difficultés de combler un déficit budgétaire monstre atteignant 11000 millions de dinars, le gouvernement a accusé un retard considérable que certains expliquent par une sur-confiance et la quasi-certitude pour certains responsables que les bailleurs de fonds continueront leur biberonnage des gouvernements post 2011 rien que pour soutenir la jeune « démocratie ».

Ces responsables ne réalisent pas encore que la donne géopolitique a changé et qu’aucune autre alternative ne se présente désormais pour financer une économie détruite par un système politique désormais obsolète. Même le Qatar, bailleur de fonds classique des révolutions arabes refuse de secourir ses anciens amis.

Les chances pour un financement qatari sont inexistantes ou presque du fait que les deux visites de Ghannouchi et Kooli n’ont pas permis de drainer des flux financiers de ce pays sachant que le chef du gouvernement compte faire lui-même le déplacement à Doha pour la même raison.

Ces gaffes cumulés se sont soldées par centaines de milliers de nouveaux chômeurs qui travaillaient dans le secteur privé contre la poursuite des recrutements, souvent pour des raisons partisanes, de dizaines de milliers de bras cassés dans la fonction publique en tant qu’« ouvriers de chantiers » et des augmentations salariales « discrètes ».

 

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