La Fondation Friedrich Ebert (FES) vient de publier aujourd’hui jeudi 3 août 2023 une étude sur la jeunesse en Tunisie qui offre un aperçu de la situation des jeunes au pays. Elle se base sur l’analyse des données provenant d’une enquête menée auprès de 1000 jeunes hommes et femmes issus de différentes régions.
L’étude explore plusieurs domaines qui intéressent les jeunes tout en s’arrêtant sur les voies qu’envisagent les jeunes pour réussir et s’épanouir personnellement.
Un spectre assez large d’informations
Les données fournies par l’enquête tunisienne couvrent un spectre assez large d’informations. Leur traitement a été fait à partir d’une variété d’entrées : les données personnelles, les données sur le père et la mère, la situation économique du ménage, la situation économique personnelle du jeune, ses dépenses, ses activités, sa vie personnelle et ses expériences, sa vision de la société et de l’identité, la communication, la politique, l’engagement et la Covid-19.
Le volet que l’enquête consacre à la situation économique des jeunes est très complet. Il concerne plusieurs dimensions de cette situation et apporte des éléments d’analyse et des enseignements précieux quant à la condition juvénile «réelle» et quant à la manière dont les jeunes évaluent et jugent cette condition.
L’enquête fournit aussi des informations importantes sur la place du travail et les attentes le concernant dans la vie des enquêté.es.
L’informalité domine les rapports de travail
Un peu moins que le tiers (30 %) des jeunes enquêté.es occupe un emploi rémunéré et un.e jeune sur cinq (21 %) n’a pas d’emploi rémunéré mais est désireux/euse d’en avoir un. Comme on peut s’y attendre, le taux des jeunes actifs/ ves occupé.es est plus élevé parmi les enquêté.es âgé.es entre 26 et 30 ans, où il atteint le tiers (32 %) et légèrement moins élevé chez les femmes (18 %) que chez les hommes (24 %).
Parmi les jeunes qui travaillent, 15 pour cent occupent des emplois publics, 17 pour cent un emploi permanent mais sans couverture sociale, 21 pour cent travaillent pour leur propre compte, soit dans une profession libérale, soit comme travailleur/euse qualifié.e et 17 pour cent sont des journaliers/ères précaires.
Le taux des précaires est plus élevé chez les jeunes des milieux défavorisés, où il atteint 35 pour cent.
Selon les réponses des jeunes, l’informalité domine les rapports de travail : à peine le quart (23%), affirment avoir un contrat de travail. Ceci veut dite dire que 77% des jeunes occupent des emplois au noir, selon l’enquête statistique.
Ce taux est très faible chez les travailleur/ euses jeunes (16-20 ans) qui doivent occuper des emplois d’apprentis au noir, chez les moins instruit.es (15 %) et dans les catégories sociales défavorisées (9 %).
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