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Tunisie – Blocage du remaniement ministériel ou le problème de savoir si c’est la poule ou l’œuf qui est venu en premier

Tunisie – Blocage du remaniement ministériel ou le problème de savoir si c’est la poule ou l’œuf qui est venu en premier

La Tunisie, et plus précisément, l’administration tunisienne, vit depuis quelques semaines un blocage sans précédant.

Pas moins de onze départements, plus importants les uns que les autres sont à l’arrêt presque total. Et parmi ces départements, on retrouve celui de la Santé en pleine crise de la pandémie mondiale de la Covid. On trouve, aussi, le ministère de l’Agriculture, en pleine crise de fertilisants et de pénuries. On trouve encore des départements comme celui de la Justice ou de l’Energie, tous à l’arrêt.

La cause? Une querelle de haut niveau, entre les deux têtes du pouvoir exécutif. Au centre de cette querelle, un projet de remaniement ministériel décidé par le chef du gouvernement, compris par le président de la République comme visant les ministres qu’il avait choisis quelques mois auparavant.

Furieux de se trouver limité au grade d’observateur impuissant, le chef de l’Etat a décidé, et tant pis pour l’Etat, de bloquer ce process, en usant de sa seule prérogative dans une telle situation. A savoir refuser de convoquer les nouveaux ministres pour la prestation du serment.

Le prétexte trouvé par le président de la République, quatre des ministres proposés seraient suspectés dans des affaires de malversations ou de conflits d’intérêts.

Le pire dans cette affaire c’est qu’aucune partie officielle n’a accusé tel ou tel ministre de ces faits. L’affaire s’est limitée, à ce jour, à des posts sur Facebook, publiés par des anonymes, ou à des rapports sans aucune valeur légale établis par des ONG.

C’est là où réside, désormais, le blocage entre les deux présidents. Puisque personne n’a une confirmation officielle des noms des ministres cause de la pomme de discorde.

Ce qui est, encore, plus ridicule, c’est que personne n’a osé franchir le premier pas pour découvrir les noms de ces ministres. Ainsi, à La Kasbah, on prétend ne pas connaitre, officiellement, les noms sur lesquels le président de la République aurait des réserves.

On déplore que la présidence n’ait pas fait part officiellement de ses réserves concernant ces ministres. Ce qui pourrait, au moins, permettre au chef du gouvernement d’agir en conséquence. D’un autre côté, à Carthage, on s’étonne pourquoi Mechichi n’a pas eu la curiosité de demander l’identité des ministres, objets du litige et n’a pas adressé un courrier au président pour lui demander cette liste nominative.

En résumé, le problème est réduit, actuellement, à savoir si c’est au président d’adresser un courrier à La Kasbah, comportant sa positions officielle et à l’égard de quels noms, ou si c’est au chef du gouvernement d’adresser, en premier, un courrier, demandant au président de préciser les noms des ministres desquels il ne serait pas satisfait.

En somme, on en est réduit à se poser la sempiternelle question de savoir qui est venu en premier, la poule ou l’œuf ?

Entretemps, tant pis pour la Tunisie et les tunisiens !

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