Le parti 9alb Tounes vient de tenir une conférence de presse après une réunion en urgence de son bureau politique. Une communication destinée au public, autant qu’elle l’est à Ennahdha.
En effet, pour résumer ce que voulait annoncer 9alb Tounes, quand on enlève du discours toutes les formules d’usage et de parade, c’est de se proposer comme alternative de dernière chance au gouvernement d’Ennahdha.
En effet, les propos tenus lors de cette conférence de presse ne prêtent à aucune équivoque. Même la suite des idées, telles qu’avancées sont claires : 9Alb Tounes fait assumer la responsabilité de former le gouvernement à Ennahdha. Ensuite, il accuse les partis qui sont en train de bloquer le processus de formation de ce gouvernement. Il rappelle, à Ennahdha qu’il y a urgence à mettre sur pieds ce gouvernement, vu l’état de vide institutionnel. Il rappelle qu’il est contre tout gouvernement partisan qui contourne les résultats des élections. Il avertit qu’il est hors de question de revenir à la formation responsable de l’échec, en allusion à Tahya Tounes. Il répète son attachement à un gouvernement de compétences indépendantes, sachant que c’est lui qui a proposé le plus de personnalités qui lui sont proches et supposées indépendantes. Pour conclure, 9alb Tounes assure qu’il est, malgré tout, responsable vis-à-vis de ses électeurs et est prêt à appuyer tout processus qui promeut l’intérêt national.
La traduction très terre à terre de ce discours est que 9alb Tounes fait remarquer à Ennahdha qu’elle a été lâchée par tout le monde, qu’elle demeure responsable aux yeux de tous de cet échec. Il se propose de remplir le vide créé autour des islamistes, comme alternative et tient à écarter, au passage, Tahya Tounes.
Pauvre Tunisie ! Alors que les islamistes se trouvent dans un réel embarras, lâchés par tout le monde, y compris leurs satellites et se dirigent, directement vers un échec cuisant qui est capable de leur coûter leur existence … Voilà qu’un parti sensé leur être opposé se rue à leur secours et propose de leur tendre une perche salvatrice, alors qu’il suffisait d’attendre pour les voir s’autodétruire, tout seuls, comme des grands.
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