La Tunisie, ainsi que le monde est tombé en émoi devant les images d’un pauvre homme qui se tortillait par terre, sur le seuil de l’hôpital Ibn Al Jazzar de Kairouan, en implorant une bouffée d’oxygène, pour, ensuite, mourir suffoqué, devant le regard indifférent de tout le monde, notamment, du personnel médical et paramédical de l’hôpital.
A noter que le défunt était colonel de police, qui venait, hier soir, de rentrer de son travail, quand il se sentit fébrile. Ce qui l’a amené à consulter à l’hôpital de Sebikha, d’où il a été transféré par ambulance à Kairouan.
Une situation grotesque et dramatique qui ne saurait accepter aucune explication et qui est, par excellence, et de l’avis du Docteur Lahidheb, un vrai crime d’Etat ! Un crime qui nécessite une enquête sérieuse, suivie de sanctions exemplaires. Le chef du gouvernement a, en effet, demandé à la ministre de la justice par intérim, d’ordonner une enquête judiciaire pour arrêter les responsabilités dans ce drame.
La gravité et l’absurdité de la situation n’a pas empêché le directeur régional de la santé de Kairouan de sortir sur les médias, et de tenter d’expliquer ce qui, aux yeux de tout le monde, demeure du domaine de l’inexplicable. Il a annoncé qu’il a ordonné une enquête qui sera conduite par deux médecins inspecteurs de sa direction. Mais, d’ores et déjà, il a donné sa version des faits, et qui sera, vraisemblablement, celle de l’inspection.
Il a assuré que le défunt a été dirigé, à son arrivée à l’hôpital de Kairouan, vers le circuit covid, et qu’il a, à un certain moment, demandé de sortir pour mieux respirer, vu qu’il étouffait. Ce que le médecin lui a accordé. Mais il serait décédé au bout de quelques secondes, alors qu’il venait de quitter le service.
Si le directeur régional a eu le courage de débiter une « histoire » pareille, il n’en demeure pas moins qu’elle soulève beaucoup de questionnements :
Comment se permet-on de laisser dans la nature et parmi les gens, un malade suspect d’infection au covid ?
Comment le médecin du circuit covid aurait-il permis à un malade pourtant ramené par ambulance, de sortir sans soins ?
Comment le médecin a-t-il pu laisser un malade qui suffoquait, sortit pour respirer un coup, au lieu de le mettre immédiatement sous oxygène ?
Comment peut-on expliquer qu’un patient qui suppliait, en se tortillant par terre, pour avoir, ne serait-ce, qu’une bouffée d’oxygène, avait, réellement, demandé quelques minutes auparavant, à sortir à l’air libre, pour respirer ?
Tant de points sombres et de dépassements qui devraient pouvoir être éclaircis par l’enquête judiciaire, qui devrait, elle, aboutir à des sanctions exemplaires, quelle que sera la position qu’on peut, déjà, imaginer des syndicats des professionnels de la santé !
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