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Tunisie – FMI : J-7 ?

Tunisie – FMI : J-7 ?

Comptes à rebours. L’avenir économique, à court terme, de la Tunisie se jouera dans une semaine. Exactement, sept jours séparent la Tunisie de la date de la réunion du Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI). Rendez-vous pour statuer sur l’issue d’un dossier qui a traîné en longueur et en largeur. Justement, l’utilisation du conditionnel n’est pas fortuite. Rien n’est encore garanti. Explication.

Selon le calendrier publié sur le site du FMI, c’est le 19 décembre 2022 que le « Borad », comme on le désigne dans le jargon, se réunira pour statuer sur la demande de la Tunisie d’accès au « mécanisme élargi de financement » ou EFF (Extended Fund Facility). Le même jour, trois autres pays ; à savoir le Kenya, l’Ukraine et la République de Serbie ; seront dans la même situation. 

Mais, et c’est désormais un secret de Polichinelle au sein de l’administration tunisienne, plusieurs éléments doivent êtres finalités pour consolider le dossier tunisien avant cet examen du « Borad ».

Il s’agit, selon nos sources, de prérequis et préalable sur lesquelles les autorités tunisiennes se sont engagées. Représentant du FMI en Tunisie, Marc Gérard est resté le plus diplomate possible ; et donc, évasif, lors de sa participation aux Journées de l’Entreprise, à Sousse. Idem du côté de Marouane El Abassi, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) qui a esquivé les relances du modérateur sur le sujet. Il a juste rétorqué qu’il demeure optimiste. A toutes épreuves ? Tous les éléments ne sont pas de son ressort. Il apparaît que respectivement, le Gouvernement et la Présidence de la République doivent s’acquitter d’un certains nombres de points, « cruciaux » précise notre source à la Kasbah. Mais, motus sur les détails.

Ce « silence des palais » trahit-il des hésitations, voire même des doutes ? Espérons que ce n’est pas le cas. Mais, certains éléments tendent vers cette conclusion. Surtout à comparer avec des pays semblables à la Tunisie. L’Egypte en l’occurrence.

Des sources médiatiques concordantes confirment des actions tous azimuts des autorités égyptiennes pour mettre toutes les chances de succès de leurs côtés. 

Sur le plan financier et économique, on évoque une réunion extraordinaire du Conseil d’Administration de la Banque centrale d’Égypte pour la prise de décisions dites « exceptionnelles » et « audacieuses ». Elles seraient relatives à la libéralisation de la livre égyptienne par rapport au dollar. Cette action pourrait être jumelée à une probable augmentation du taux directeur. Des fuites avancent même qu’elle serait comprise entre 1 et 2 %.

D’un autre côté, afin de faciliter l’obtention de la première tranche du prêt du FMI, la Banque Centrale d’Égypte prendrait d’autres décisions courageuses visant le contrôle du marché des changes et la lutte contre l’inflation.

Sur le volet politique, les autorités égyptiennes balisent ; à leur manière ; le terrain. Avant l’annonce de la décision du FMI, des instructions auraient été données aux responsables médiatiques ; gouvernementaux et privés ; pour éviter toutes couvertures polémiques sur le sujet. Aussi, des agences de presse internationales, Reuters notamment, se trouveraient dans le viseur. Pas de reprises des dépêches ou news. Parallèlement, seuls les cours officiels de devises étrangères et de l’or doivent être publiés.

Un blackout médiatique orchestré. Pour la bonne cause, diront certains. Pour la Tunisie inutile de faire le parallèle. Les autorités ne discutent pas avec les médias. Les ministres désertent les meetings publics avec les chefs d’entreprises ou les investisseurs. Le discours est décousu. Les messages vides. Les allocutions sont insipides, inodores et incolores. Cela se répercute sur l’image du pays. Pas uniquement sur le plan politique, mais aussi au niveau des marchés financiers.

La conclusion d’un Staff Level Agreement avec le FMI a permis à la Tunisie de voir la notation auprès de Fitch s’améliorer de « CCC » à « CCC + ». Mais, un hypothétique report de la réunion du 19 décembre – comme il se murmure à la Kasbah – pourrait engendrer un effet Boomerang. En attendant d’amples détails des autorités tunisiennes ; éclaircissements qui ne viendraient peut-être pas ; le mystère demeure. J-7. Le compte à rebours est lancé.

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