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Tunisie – Le décès du malade de Bourmedes est grave, oui ! Mais pas pour la raison avancée par Abdellatif Makki

Tunisie – Le décès du malade de Bourmedes est grave, oui ! Mais pas pour la raison avancée par Abdellatif Makki

Le ministre de la Santé, Abdellatif Makki, a déclaré que sur les six nouvelles infections au coronavirus, détectées hier dans le pays, celle du patient décédé à Boumerdes était de loin la plus grave.Il a expliqué que çà l’était parce que ses services ignoraient la source de sa contamination.

Réellement, ce n’est pas tant la contamination en amont de ce malade qui devrait l’inquiéter, que le lot de contaminations qu’il va causer en aval. Et ce, comme d’habitude, à cause des insuffisances flagrantes des services de soins, trop occupés à se donner en spectacle en train de faire de la gymnastique chez eux, ou en train de distribuer des bavettes à Bab Saâdoun ou encore, occupés à légiférer à propos de l’interdiction des baignades en mer.

Au lieu de tout ce spectacle inutile, ils auraient  mieux fait de suivre de près les activités et la réactivité de leurs troupes sur le terrain et dans les régions. Le cas échéant, ils auraient dû les renforcer ou leur fournir la logistique qui leur manque pour s’acquitter de leur mission.

En effet, ce qui aurait dû inquiéter beaucoup plus le ministre, ce n’est pas tant la source de la contamination de cet homme décédé du Covid, mais plutôt, comment çà peut se faire qu’il ait été prélevé pour rechercher chez lui le virus et qu’il soit mort quelques jours après sans que cela n’émeuve, le moins du monde, les services de santé locaux, vu qu’il s’agit d’un petit patelin où tout le monde se connait et que le patient était connu des services de santé comme étant un cas suspect du Covid, puisqu’il a bénéficié d’un dépistage. Pire encore, la mort n’a pas été signalée comme suspecte et la famille du défunt a organisé, en toute quiétude, ses funérailles, en présence d’un très grand nombre de parents et d’amis, certains étant même venus des régions voisines de Sfax et de Monastir. C’est seulement après le décès que le diagnostic positif du défunt a été annoncé par les services du ministère.

Il va donc maintenant falloir avoir le courage et les moyens de pister toutes ces personnes, de même que les contacts qu’ils auraient pu avoir entre-temps et leur faire subir des tests virologiques, pour identifier ceux parmi eux qui auraient chopé le virus au cours de ces funérailles.

Le plus beau, c’est que, jusqu’à tard dans la matinée de ce mardi, selon les sources de Sabra FM, seuls 37 personnes ont été dépistées dont 22 membres de la famille du défunt et 15 personnels paramédicaux. Aucun intérêt n’a été prêté encore aux centaines de personnes qui étaient présentes aux funérailles.

Pour reprendre les théories de modélisation épidémiologiques si chères à nos scientifiques, on est prêts à parier qu’il va y avoir, au moins, une dizaine de nouvelles victimes, des suites de la négligence des services de soins.

Voilà, à notre humble avis, pourquoi ce cas de Covid+  devrait être appréhendé avec plus de sérieux que les autres et non pas à cause du fait qu’on ignore la source de sa contamination.

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