Fort de la majorité des tunisiens qui lui font totalement confiance, et sachant que, même s’il est, en ce moment, sur une pente descendante, sur le plan de sa popularité, il n’a, en face de lui, aucun challenger valable, le président Kaïs Saïed, n’a, en principe, pas de soucis à se faire du côté politique, et n’a, en théorie, aucune raison de craindre la moindre concurrence, de la part d’une classe politique qui a, si bien su, se faire détester et vomir par les tunisiens. Mais, l’ennemi dont Kaïs Saïed devrait se méfier autant qu’il peut, c’est l’économie. Car le dossier économique, s’il est traité évasivement, risquerait de déclencher un Tsunami qui emporterait tout sur son chemin.
En effet, Kaïs Saïed sait très bien qu’il n’a pas grand-chose à craindre, par exemple, de ceux qui menacent de descendre à la rue, demain, pour protester contre lui. Il sait que malgré tous leurs efforts de mobilisation, ils ne seront guère nombreux, et qu’ils finiront par se lamenter et se plaindre qu’on les ait empêchés d’atteindre les lieux de la manifestation.
Par contre, Saïed est sur le point d’engager de grandes réformes économiques qui vont, très certainement, engendrer d’énormes pressions économiques et sociales. Et là, ce ne seront plus les quelques milliers de politiques qu’il risquerait d’avoir en face de lui, dans la rue, mais des millions de tunisiens affamés et réduits à la pauvreté, et qui vont savoir se faire entendre et réclamer les droits de leurs enfants. Car tout le monde sait que le tunisien serait capable de tout accepter, pourvu qu’on ne lui touche pas à la bouffe de ses enfants, c’est-à-dire son salaire.
Donc, ce n’est nullement de la manifestation de demain que Kaïs Saïed devrait se méfier, mas de celles qui pourraient suivre, suite à ses prochaines décisions d’ordre économique. Et la seule façon de pouvoir anticiper cela, c’est, contrairement à ce qu’il est en train de faire, en ce moment, s’accorder le soutien et la collaboration des partenaires sociaux, l’UGTT en tête, et il devra, aussi, savoir préparer l’opinion publique à ces mesures, en jouant franc jeu et en expliquant ses choix et les contraintes qui l’y ont poussé.
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