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Tunisie : près de 53% des fintechs jugent le cadre réglementaire décourageant (rapport)

Tunisie : près de 53% des fintechs jugent le cadre réglementaire décourageant (rapport)

Cinq ans après l’instauration de la Startup Act, une loi novatrice visant à encourager l’essor des entreprises innovantes en Tunisie, le pays fait face à des défis persistants dans le secteur des technologies financières (fintech).

Un rapport récent, baptisé « Baromètre des fintechs en Tunisie 2023 », révèle que plus de la moitié des startups spécialisées dans les technologies financières considèrent les procédures administratives et le cadre réglementaire comme des freins majeurs à leur croissance.

Cadre réglementaire dissuasif

D’après cette étude menée auprès de 56 fintechs en phase d’amorçage ou d’accélération, plus de 50% des entreprises jugent le cadre réglementaire dissuasif. La loi sur les établissements de paiement et la loi de change figurent parmi les régulations les plus critiquées.

Malgré l’initiative de la Startup Act, les jeunes entreprises estiment que les procédures administratives demeurent un obstacle significatif à leur développement, soulignant ainsi un besoin de réforme continue pour faciliter leur croissance. En parallèle, la collaboration avec les régulateurs financiers, notamment la Banque centrale de Tunisie (BCT), est considérée comme insuffisante, le processus d’interaction reposant principalement sur quelques individus au sein de l’institution.

Les entreprises sondées suggèrent la création d’un guichet unique pour les fintechs, centralisant ainsi les démarches administratives et offrant un accès simplifié aux informations réglementaires ainsi qu’aux opportunités de financement.

La moitié des levées de fonds sont personnelles

En matière de financement, près de la moitié des fintechs ont recours à des levées de fonds personnelles des fondateurs, de leur réseau familial ou d’amis, et des ressources fournies par les incubateurs et accélérateurs. Le financement bancaire est souvent difficile à obtenir, mais les fonds de capital-risque et les business angels sont perçus comme des alternatives plus accessibles bien que les taux de rentabilité exigés soient jugés élevés.

L’étude met également en lumière la disponibilité des talents nécessaires au développement de la fintech en Tunisie. Alors que certaines entreprises estiment que ces compétences sont disponibles, d’autres les jugent rares voire indisponibles. Des propositions émergent pour attirer et retenir ces compétences, notamment des cursus de formation spécifiques, des exonérations fiscales pour les entreprises recrutant localement, et une simplification des procédures pour les talents étrangers souhaitant travailler en Tunisie.

Bien que le rapport révèle que le nombre de fintechs en Tunisie a augmenté depuis 2018, atteignant 56 entreprises actives à fin 2022, les défis restent nombreux. Ces entreprises, opérant principalement dans les segments B2B, notamment dans les domaines des paiements, du financement et des services aux entreprises, envisagent des percées à l’international malgré les barrières rencontrées sur le plan réglementaire et financier.

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