Il y a le bilan humain des séismes du 6 février dernier : Près de 46 000 vies fauchées et 105 000 blessés en Turquie. Il y a le bilan matériel : 214 000 bâtiments détruits ou inhabitables et ce, dans 11 des 81 provinces turques. Puis il y a le bilan financier, très lourd, trop pour les caisses publiques déjà malmenées par une crise économique sans précédent…
La Banque mondiale (BM) évaluait à 34 milliards de dollars la facture des dégâts matériels et deux fois plus pour rebâtir des villes entières. Elle a refait ses calculs, avec l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement turc : “il est déjà clair que les seuls dégâts matériels vont se monter à plus de 100 milliards de dollars“, a dit Louisa Vinton, responsable pour la Turquie du PNUD.
“Les coûts de reconstruction et tout ce qui aura à voir avec le fait de reconstruire mieux et de reconstruire plus écologiquement vont évidemment encore dépasser ce montant“, a-t-elle ajouté…
A noter que ces évaluations reposent sur des données provisoires, mais ces 100 milliards de dégâts sont la facture qui sera présentée à la Conférence des donateurs pour rebâtir le pays. Le rendez-vous est fixé au 16 mars 2023 à Bruxelles (Belgique), a indiqué Mme Vinton, sans omettre de faire part de sa “déception” et de sa “tristesse” face à l’indifférence des donateurs…
L’appel d’urgence pour mobiliser un milliard de dollars, lancé le 16 février dernier, n’a recueilli que 9,6% du montant visé. Vous imaginez la difficulté pour se hisser jusqu’aux dizaines de milliards qu’il faudra pour requinquer la Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui fera face à ses électeurs le 14 mai prochain, a intérêt à se présenter avec du concret, du lourd. La sanction électorale guette, même si étrangement il reste encore très populaire, à en croire les sondages.
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