A cause des sanctions internationales les temps sont durs en Russie – Vladimir Poutine l’a lui même reconnu – et le Kremlin a besoin de l’argent qu’il a planqué à l’étranger. La Suisse est assise sur près de 7,6 milliards d’euros, des actifs et des réserves qui viennent directement de la Banque centrale de Russie. Très vraisemblablement Moscou n’en reverra jamais la couleur…
Il y a de fortes chances que ce pactole atterrisse prochainement chez le voisin, l’Ukraine, dont justement le président vient d’annoncer sur BBC qu’il reporte sa contre-offensive du printemps faute de munitions. Des munitions Poutine n’en a pas beaucoup non plus. Les deux belligérants sont sur les genoux en ce moment, financièrement et militairement…
Le ministère suisse de l’Économie a communiqué hier mercredi 10 mai sur les dépôts russes confisqués en vertu des sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine. C’est un cran de plus dans la batterie de mesures prises depuis le 25 mars 2022, notamment l’interdiction formelle des opérations en lien avec la gestion des réserves et des actifs de la Banque centrale russe. «Les valeurs patrimoniales de la Banque centrale de la Fédération de Russie sont donc des actifs immobilisés», assume le ministère dans un communiqué.
Cette décision qualifiée d'”historique” fait écho aux débats actuellement au sein de l’Union européenne (UE) pour orienter les avoirs de l’institut d’émission de la Fédération russe vers des investissements ou des caisses pour reconstruire l’Ukraine. «La Suisse suit le dossier de près», a indiqué le ministère de l’Économie.
Les actifs de la Banque centrale ne sont pas intégrés dans les 7,5 milliards de CHF d’avoirs et de valeurs saisis par la Suisse et qui sont «la propriété ou sous le contrôle de personnes, d’entreprises ou d’entités frappées par des sanctions», précise le ministère. Il faut donc imaginer le paquet que ça fera à l’arrivée. C’est beaucoup de sous…
La Suisse a rompu sa traditionnelle neutralité quatre jours après l’incursion des chars russes en Ukraine, le 24 février 2022 ; et depuis la Confédération suit le rythme des sanctions de l’UE contre Moscou. Les autorités helvétiques obligent par exemple les banques à communiquer toutes les informations sur les clients ou entreprises ciblés, idem pour les transactions de la Banque centrale de Russie.
Dans cette même journée du mercredi 10 mai le ministre américain de la Justice a fait savoir qu’il a mis les dernières touches au premier transfert des fonds russes gelés vers l’Ukraine. Les Américains et les Suisses ont ouvert le bal, d’autres suivront certainement…
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