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Ukraine : Pour la première fois la Russie admet qu’elle est en “guerre” et pas une “promenade de santé”

Ukraine : Pour la première fois la Russie admet qu’elle est en “guerre” et pas une “promenade de santé”

La Russie a mis 2 ans pour se convaincre que son incursion en Ukraine n’est pas une simple une «opération militaire spéciale», une “petite promenade de santé” de laquelle elle reviendrait rapidement après avoir terrassé presque sans dommages ceux qui ont osé braver le “Grand” Vladimir Poutine. Pour la toute première fois Moscou reconnait qu’il est dans une guerre, qu’il y est empêtré jusqu’au cou et qu’il n’en sortira pas indemne. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a enfin utilisé le terme «guerre», contre son voisin et ses soutiens…

La Russie n’a encore rien vu, ça ne fait que commencer

L’aveu est venu dans un entretien publié ce vendredi 22 mars. Beaucoup de gens sont allés en prison pour avoir dit que la Russie était en guerre, pour être sortis de la doxa imposée par le maître du Kremlin : «Opération militaire spéciale». Et maintenant Poutine y vient lui-même, contraint et forcé par l’amère et terrifiante réalité. Les Russes vivaient déjà dans leur chair les tourments qu’ils infligent aux Ukrainiens depuis le 24 février 2022, maintenant c’est reconnu officiellement.

Peskov a enrobé la chose comme suit, dans une interview avec le média Argoumenty I Fakty : «Nous nous trouvons en état de guerre. Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que toute cette bande s’est formée, quand l’Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l’Ukraine, pour nous, c’est devenu une guerre».

La Russie n’a encore rien vu, l’Occident n’étant pas encore monté au maximum de son appui militaire, mais ça viendra forcément. Les Européens ont toujours cru qu’ils pouvaient se contenter d’une aide à minima pour affaiblir Poutine et pour que l’Ukraine ne s’affaisse pas complètement. Tout le monde, même si personne ne le reconnaîtra, se serait accommodé d’une Ukraine amputée de quelques régions si ça permet de rassasier la Russie et éviter un conflit de grande ampleur sur le sol européen. Erreur!

De bonnes raisons d’espérer, d’y croire…

Les Européens, après les Américains, savent maintenant que rien ne calmera l’appétit de l’ogre russe et qu’il faudra, d’une manière ou d’une autre, le stopper net. Le président français, Emmanuel Macron, qui a eu beaucoup de mal à faire le deuil de son étrange amitié avec Poutine, sonne à présent le rassemblement et ameute ses pairs européens pour monter une vraie coalition anti-Russie, avec des armes à longue portée qui le feront enfin plier. L’Allemagne, longtemps pétrifiée par le prix de la guerre, sait maintenant qu’elle a plus à perdre qu’à gagner dans cette peur paralysante.

Certes la contre-offensive ukrainienne a patiné, faute de soutien franc et massif des alliés occidentaux. C’est d’ailleurs le principal frein du président Volodymyr Zelensky depuis le début de la guerre. Certes l’aide militaire américaine de 61 milliards de dollars est toujours prise en otage par le Congrès mais Kiev a de bonnes raisons d’espérer. D’abord la défense aérienne ukrainienne tient le coup face aux attaques sans précédent. Avec ce qu’elle a – des drones diablement efficaces – l’Ukraine porte des coups sévères aux stocks stratégiques de la Russie, sur son sol et fait reculer sa puissante flotte en Mer Noire…

2 ans après l’entrée des premiers chars russes l’Ukraine est toujours debout, ce ne sont pas les maigres mètres carrés que grignote actuellement Poutine qui changeront fondamentalement la donne. Par contre un soutien résolu et massif des Occidentaux peut tout changer, très rapidement. Les Ukrainiens ont fait la démonstration de leur efficacité et de leur efficience avec “peu”, imaginez ce qu’ils feront avec beaucoup. Le versement à l’Ukraine des centaines de milliards de dollars que la Russie a planqués en Europe n’est plus un tabou. Si les autres tabous tombent et si le courage l’emporte sur la terreur qu’inspire la Russie on verra le système Poutine tel qu’il est : Un château de cartes qui ne tient que par la grandiloquence.

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