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Une baisse des réserves qui cache une forêt d’incertitudes !

Une baisse des réserves qui cache une forêt d’incertitudes !

Les avoirs nets en devises étrangères auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) baissent. Drastiquement ? Au 16 novembre 2022, les réserves étaient de 21626,4 MDT. Comprendre, une couverture de 97 jours d’importation. A titre de comparaison, une année auparavant elles étaient de 20841,9. Mais elles couvraient 124 jours d’importations. Entre le dilemme du dinar qui baisse et des dollars américains ou la monnaie unique, l’euro, qui flambent, les chiffres sont têtus. Cependant, une explication des causes s’impose.

En une année, les avoirs nets en devises étrangères ont baissé de 27 jours. Pour mieux comparer, il faudrait se baser sur des comparables.

En premier lieu, le taux de change du dinar (cours moyens interbancaires).

Selon la BCT, au 15 novembre courant, un dollar américain s’échangeait contre 3.20831 dinars. A la même période en 2021, il valait 2.86917.

Idem pour l’euro : en 2022, au 15 novembre, il coûtait 3,35407 dinars. Alors qu’en 2021, il était de 3,28190 dinars.

Respectivement, les deux monnaies ont pris + 11,82 et + 2,20 par rapport au dinar tunisien. La différence est importante à souligner.

Secundo, même s’il a enregistré un certain répit, le service de la dette extérieure (cumulés) continue de plomber les réserves en devises.

Au 10 novembre 2022, il était de 6909.5 MDT ; contre 9401.4 MDT en novembre 2021 ! Toutefois, la Tunisie a payé 111.1 MDT en seulement un mois. Au 10 octobre 2021, ce service cumulait à 6798,4 MDT.

Les apports des recettes touristiques cumulées et des revenus du travail cumulés (en espèces) ont été importantes avec une augmentation respective de 1583,9 MDT (3552,5 MDT au 10 novembre 2022 contre 1968,6 MDT) et de 817,5 MDT (7349,9 MDT au 10 novembre 2022 contre 6532,4 MDT).

Mais, chiffre à l’appui, aussi généreux soient-ils, ça n’a pas suffi.

Enfin, avec les répercussions du conflit russo-ukrainien, la flambée des prix du pétrole ou des matières premières et le manque de prédictibilité, sinon de prospective, des autorités tunisiennes, le pays s’est trouvé acculé à acheter. Et au prix fort !

Des sources concordantes, notamment auprès de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) et de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), confirment que la Tunisie a, récemment, pompé pas moins de 500 MDT en achat d’hydrocarbure. Le prix à payer pour assurer une certaine accalmie sociale. En attendant les prochaines augmentations des prix à la pompe !

Trop, c’est trop ! Pour un pays qui vit à crédit et en-dessus de ses moyens, l’alternative qui reste est celle de l’endettement. Or, avec l’actuel risque pays, la notation souveraine de la Tunisie, les joutes électorales qui pointent du nez, mais surtout, le manque de visibilité ; outre les fonds vautours, peu de bailleurs se bousculent pour financer l’économie tunisienne. En attendant de bonnes nouvelles qui viendraient du Fonds Monétaire International (FMI), l’heure est à la mise à l’ordre de la cuisine interne.

  

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