Lors du dernier conseil des ministres qui a eu lieu hier, à La Kasbah, un désaccord a opposé, en présence de tout le monde, le ministre d’Etat des Transports, Anouar Maârouf et celui de la Santé, Abdellatif Makki. La pomme de discorde a été la suspension des liaisons aériennes de la Tunisie avec certains pays.
En effet, alors que le ministre de la Santé exigeait, en toute logique, la suspension complète des vols avec les pays endémiques, son homologue des Transports ne voulait rien entendre. Pour lui, l’intérêt de la compagnie aérienne passait avant tout. Il faut dire que le PDG de Tunisair est pour quelque chose dans l’entêtement d’Anouar Maârouf, car il n’a pas cessé de lui rabattre les oreilles avec la situation financière désastreuse de la compagnie et les pertes sèches qu’elle est en train d’accuser à cause de ce satané virus.
Certains diraient que ces deux ministres sont du même parti, ce qui ne laissait pas envisager un tel différend. Mais c’est ne pas connaitre la situation conflictuelle qui secoue Ennahdha, entre les deux clans des pro et des anti-Ghannouchi. Sachant que ces deux ministres sont issus, chacun d’un des clans opposés.
Exaspéré par cette querelle, qui témoigne de l’intérêt que portent certains ministres à leur travail et au pays, le chef du gouvernement a arrêté le débat et a préféré prendre sa décision tout seul. A savoir le maintien d’un seul vol par jour avec la France.
C’était sans compter avec la ténacité du téméraire PDG de la Tunisair, qui a eu l’audace de passer à la télé, quelques minutes après l’allocution du chef du gouvernement, pour avancer des précisions qu’il était le seul a avoir, apparemment, décidé, et assurer que le maintien des liaisons avec la France concernait un vol par jour, par ville française en l’occurrence Paris, Strasbourg, Nice, Lyon, Nantes, Marseille, Bordeaux, Lille et Toulouse. Ce qui fait un total de neuf vols par jour. Bien loin de ce qui avait été annoncé par Elyes Fakhfakh.
Et après, ils demandent au citoyen de leur faire confiance et de les suivre sans rechigner, puisqu’ils savent ce qu’ils font et savent où est son intérêt !
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