Société

Tunisie [Vidéo]: Les problèmes du secteur des éleveurs de volaille à la veille de Ramadan

A la veille de Ramadan, mois connu pour la hausse de la consommation des citoyens de tous les produits, notamment la viande de volaille et les œufs, Tunisienumérique s’est enquis auprès des professionnels du secteur des problèmes qu’ils rencontrent et de la disponibilité de ces produits très prisés par les classes moyennes.

Le président de la chambre de la volaille à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) à Sfax, Wissem Boukhris a affirmé que le secteur connaît des problèmes depuis 2014 avec la fermeture des opportunités d’exportations vers la Libye, précisant que les difficultés ont commencé à s’accroître à partir de 2015.

Il a souligné que l’un des problèmes majeur auquel est confronté le secteur est la surproduction des produits de la volaille qui dépassent les besoins du marché. Une situation qui menace de détruire  l’élevage de la volaille avec des pertes de centaines de millions de dinars.

Wissem Boukhris a noté un manque de volonté manifeste des autorités pour soutenir le secteur qui est miné par le monopole.

Il a précisé que trois grandes sociétés accaparent la chaîne du fourrage et réalisent des bénéfices énormes à moindres coûts tandis que les éleveurs ont du mal à acquérir les fourrages et sont obligés de passer par des courtiers et des intermédiaires pour acheter les produits qui leur reviennent à des prix exorbitants.

Le syndicaliste a cité, à ce sujet, le soja qui est vendu à un prix beaucoup plus élevé que celui du marché international en raison de l’ importance des marges de bénéfices.

Ainsi, les autres chaînes du secteur de la volaille notamment les couveuses, l’abattage de viande et les œufs sont confrontés à des coûts élevés qui menacent de disparition, en particulier, les petits et moyens éleveurs qui représentent 85 % de la chaîne.

Le président de la chambre de volaille de l’UTAP a Sfax a précisé que la production représente 250% des besoins du marché local, soulignant qu’avec l’apparition de l’épidémie du coronavirus notamment le fait que plus de 80% des Tunisiens soient confinés chez eux et la baisse du pouvoir d’achat en raison du chômage, la demande a encore baissé.

Il a rappelé que face à la tendance de repli des pays sur eux-même avec la fermeture des frontières et la suspension des vols aériens, il a exhorté les autorités à songer à l’après coronavirus en formant des stocks de produits de la volaille pour parer à toute éventualité.

Boukhris a également suggéré que la autorités permettent les exportations vers la Libye afin de récupérer le marché libyen et trouver des débouchés pour les produits avec des rentrées de devises et empêcher que les artisans ne quittent la filière volaille.

Le responsable syndicale a réitéré que le problème des fourrage constitue 70% des coûts de production aussi bien pour la éleveurs de volaille que pour ceux de la viande rouge ou du lait, exhortant les autorités à intervenir pour remédier à cette situation en limitant les tarifs de vente des fourrages afin d’aider la filière.

Il a appelé le gouvernement à inciter les grandes sociétés à contribuer à l’effort national de lutte contre la pandémie du coronavirus et ses effets sur l’économie en concédant des baisses de tarifs afin de soutenir les petits et moyens éleveurs à maîtriser les coûts de manière à avoir des répercussions sur les prix des produits au bénéfice du pouvoir d’achat des citoyens.

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