Economie

Mesures exceptionnelles de recrutement dans le secteur public, ou la République des planqués…

Mesures exceptionnelles de recrutement dans le secteur public, ou la République des planqués…

Le président de la République, Kaïs Saïed a signé, hier dimanche 16 août 2020, la loi relative aux dispositions exceptionnelles de recrutement dans le secteur public, qui cible les personnes ayant passé une période de chômage de 10 ans.

Le 29 juillet dernier, un projet de loi relatif aux dispositions exceptionnelles de recrutement dans le secteur public a été adopté au Palais du Bardo. Ce projet, composé de 6 articles, concerne le recrutement direct dans le secteur public des chômeurs titulaires de diplômes supérieurs qui ont passé une période de chômage de dix ans au moins et qui sont enregistrés auprès des bureaux d’emplois.

Les recrutements sont censés se faire progressivement sur une période de quatre ans et concerneront également les personnes ayant atteint l’âge de 35 ans sans avoir cumulé les dix années de chômage.

L’adoption de cette loi controversée intervient à un moment critique de chute de la croissance à -21,6% en glissement annuel, à la fin du deuxième trimestre 2020 et de montée inquiétante du taux chômage, selon l’Institut national de la statistique (INS), à 18%. Ce taux est de 36.5% chez les jeunes.

L’INS impute la situation économique actuelle, essentiellement, aux répercussions de la crise de la  Covid-19.

Toutefois, malgré cette conjoncture difficile, les politiques ne se privent pas de temps en temps de se livrer à des acrobaties populistes pour satisfaire un électorat rêveur. Consacrer des planques à la fonction publique, peu importe les conséquences, aux chômeurs diplômés fait partie de manœuvres auxquelles les tunisiens se sont malheureusement habitués et tant pis pour la compétence et l’égalité des chances.

Deux questions se posent : Cette loi ne concerne que les diplômés chômeurs ce qui veut dire que l’inclusion des centaines de milliers des chômeurs non diplômés n’est pas une priorité, d’ailleurs la distinction entre chômeurs diplômés et non diplômés est une « originalité » statistique typiquement tunisienne.

La deuxième question est relative au fait que les « décideurs » n’arrivent pas à comprendre que le sous-emploi (chômage) est un problème lié à des déséquilibres économiques, productifs et financiers multiples dont la solution ne se résout jamais en surchargeant la fonction publique déjà pleine à craquer. De toute évidence, la nouvelle loi consacre la médiocratie et l’incompétence. Hélas! C’est devenue monnaie courante.

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